Hier midi, l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) organisait sa rentrée solennelle dans l’Amphi 400. L’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et de dresser les grands projets de l’année à venir.
« L’université et ses étudiants sont une clef de voute de notre édifice démocratique, fondé sur l’éducation, le savoir, la recherche, l’innovation et le développement économique et social, a souligné Catherine Ris, présidente de l’UNC, dans son discours d’ouverture. Cette séquence de rentrée fait pour moi partie des moments précieux, contribuant à impliquer encore davantage nos partenaires et les décideurs dans la vie de notre université, et contribuant également à souder notre communauté universitaire ». La présidente a également évoqué la situation « préoccupante » du niveau des élèves et des étudiants dans le système éducatif national, en soulignant les résultats de l’enquête PISA, Programme international pour le suivi des acquis des élèves. « Ces résultats ont fait couler beaucoup d’encre, allant jusqu’à évoquer un « crash éducatif français », a-t-elle affirmé. La France connaît une régression de son système éducatif, dans un temps où la connaissance détermine la richesse des Nations, la compétitivité des entreprises et la cohésion des sociétés. Ces résultats, qui ont tout de même, semble-t-il, permis une prise de conscience, nous rappellent à quel point le développement de demain dépend de l’école d’aujourd’hui. L’enjeu est en effet considérable. Les défis que nous aurons à relever d’ici à 2030 concernent le climat, la santé, l’éducation, l’alimentation, la mobilité, la sécurité, la compétitivité des entreprises, la maîtrise des systèmes complexes… Et ce sont bien les connaissances et compétences de nos populations qui permettront de relever ces défis ».
Évaluation réussie pour l’UNC
En 2023, l’Université de la Nouvelle-Calédonie a été évaluée par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur et par la Cour des Comptes. « J’ai le grand plaisir de vous annoncer que ces évaluations sont positives pour notre université, a annoncé la présidente. Dans les rapports d’évaluation, il est indiqué que l’université a conscience du rôle social, économique et culturel qu’elle doit jouer au profit du territoire ».
Toutes les formations disponibles en formation continue
Catherine Ris a ensuite énoncé quelques perspectives concernant le développement, l’attractivité et le positionnement de l’Université de la Nouvelle-Calédonie. L’UNC a notamment été lauréate de plusieurs appels à projets de l’initiative France 2030. Tout d’abord, le projet START UNC (Stratégie d’Accroissement des Ressources pour la Transformation de l’Université de la Nouvelle-Calédonie) a été lauréat de l’appel à projets ASDESR (Accélération des stratégies de développement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche). « Ce projet modifie fondamentalement la position de l’université sur le marché de la formation professionnelle continue », explique Catherine Ris. En conséquence, cette année, en plus de l’ouverture de formations spécifiques, comme le Diplôme d’Université (DU) en ethnomédecine, l’ensemble des formations initiales de l’université sont ouvertes à la formation continue. L’UNC a également été lauréate de l’appel à projet « ExcellencES » pour son projet « DiversitES », « visant à définir la signature du site calédonien, précise la présidente. Ce projet structurant développe la thématique des diversités biologiques, culturelles et linguistiques qui caractérisent l’archipel ». L’UNC travaille déjà sur de nouveaux appels à projets pour 2024, comme la labellisation SAPS (Science avec et pour la société).
Le Vectopôle en construction
L’UNC évolue donc sur le fond, mais également sur la forme, puisque de nouveaux bâtiments verront bientôt le jour sur le campus. « Nous avons actuellement en construction sur le campus le « Vectôpole », qui sera utilisé par l’institut Pasteur, notamment dans l’étude des maladies vectorielles, comme la dengue et la leptospirose, explique Cyril Marchand, 1er vice-président de l’UNC. C’est un outil unique dans la région, et il a vocation à accueillir des chercheurs du Pacifique : nous sommes toujours dans cet objectif d’attractivité et de mutualisation ». De plus, d’ici la fin de l’année, un nouveau bâtiment sera en construction : il visera l’accueil des entreprises évoluant dans la « greentech », c’est-à-dire l’application des nouvelles technologies à la protection de l’environnement, ou dans la « bluetech », les nouvelles technologies au service des ressources marines. « Nous voulons faire de Nouville une vallée des sciences, un lieu où les entreprises, les chercheurs et les étudiants se retrouvent », conclut Cyril Marchand.
Kim Jandot