Un cadre de la SLN agressé par un cambrioleur à Kouaoua

Un individu a passé à tabac un ingénieur minier alors qu’il venait d’être surpris, dans la nuit du 15 janvier, en train de dérober un portable et des clés dans le salon de la victime. Un suspect, qui n’est jamais passé aux aveux, a été arrêté et traduit en comparution immédiate. Pour éviter l’erreur judiciaire, le tribunal a ordonné un supplément d’information.

L’affaire n’avait jamais encore été révélée. Elle relève pourtant, à entendre l’avocat de la partie civile Me Fabien Chambarlhac, d’une « barbarie » et d’une « violence aveugle ». Dans la nuit du 14 au 15 janvier dernier, vers 2h30 du matin, un ingénieur de la SLN a été violemment agressé dans son habitation du lotissement du village de Kouaoua par un individu capuché qu’il venait de surprendre en train de lui dérober un téléphone portable et un trousseau de clés.

Aussitôt repéré et démasqué dans le salon, le cambrioleur a décroché un premier coup de poing au visage de l’employé du Nickel qui pensait pouvoir l’empêcher de prendre la fuite. A terre et complètement sonné, celui-ci a été roué de coups de manière violente par l’intrus jusqu’à ce que son épouse intervienne avec courage pour repousser l’agresseur qui finit par quitter la maison en courant.

L’homme est mal en point : hématomes, traumatisme du nez et des dents, côtes fracturées… Un médecin délivre 10 jours d’ITT (incapacité totale de travail). Tandis qu’il est hospitalisé, l’enquête commence et les gendarmes recueillent les premières informations, interrogent le couple et prélèvent des traces ADN dans l’habitation. Tout s’accélère lorsque l’épouse reconnaît le cambrioleur sur une planche photographique présentée par les forces de l’ordre. Un suspect est alors désigné, il est interpellé dans la foulée. En perquisition, on retrouve un pull de couleur noir et blanc, similaire à celui décrit par les victimes.

En revanche, le dossier se complique en garde à vue car le suspect, un jeune homme de 20 ans, dément catégoriquement être à l’origine des violences. « Je ne vais pas dire que c’est moi alors que je n’y suis pour rien », lance-t-il aux gendarmes. Il fournit même un alibi : cette nuit-là, il avait bu chez un ami avant de s’endormir « KO » jusqu’au petit matin. Ça ne tient finalement pas, le fameux ami ayant indiqué aux gendarmes ne pas l’avoir vu depuis une quinzaine de jours. « J’étais peut-être chez moi, je confonds un peu les jours ». Tout (ou presque) semble l’accabler mais sa ligne ne change pas. « Non, ce n’est pas moi », maintient-il.

Le parquet décide de le traduire en comparution immédiate. Déjà condamné à sept reprises, il risque gros. D’autant plus que « la victime a essuyé des coups enragés sans qu’il oppose la moindre résistance. Il lui a supplié d’arrêter. Il a eu le sentiment que c’était fini pour lui », plaide Me Chambarlhac, affirmant que « l’épouse a aussitôt reconnu l’agresseur sur le tapissage et si on y ajoute son pédigrée de délinquant et son alibi inventé, c’est infaillible ».

L’accusation n’a pas non plus dedout e quant à la culpabilité du jeune homme. « C’est un dossier en béton, lance le procureur de la République Richard Dutot. Il ment contre l’évidence. On a retrouvé son pull en perquisition. Et s’il n’y a pas d’aveux, nous avons des éléments à charge. Il nie parce qu’il ne veut pas aller en prison. » Une peine de trois ans de prison ferme est requise à l’encontre de celui qui « est prêt à maltraiter sa victime pour un trousseau de clés ».

Plutôt que des certitudes, l’avocate de la défense Me Anne-Laure Dumons s’est attelée à mettre en avant les doutes dans cette affaire. « Surprendre des gens en pleine nuit et ne pas hésiter à les voler et à les frapper, c’est inadmissible et cela appelle à une réponse pénale rapide. Mais encore faut-il avoir le véritable auteur. Même si on veut une justice ferme et rapide, elle doit être juste », a-t-elle développé. Réussissant à instiller le doute parmi la juridiction, le conseil a pointé les imprécisions et « incohérences » de l’enquête et dénoncé le fait que le parquet n’a pas « attendu le résultat des prélèvements ADN envoyés en Métropole. La scène dure à peine deux minutes, il n’y a aucun éclairage et la seule preuve dont nous disposons, c’est un pull à capuche. On veut tous une vérité judiciaire mais vous ne la trouverez pas dans ce dossier ». La relaxe est donc réclamée.

Le coup de théâtre est intervenu quelques minutes plus tard. Une fois revenue de la salle des délibérés, le tribunal a ordonné un supplément d’information pour « connaître le résultat des prélèvements ADN ». L’enquête est donc relancée. Un nouveau procès est prévu au 1er mars et dans l’attente, le jeune homme a été maintenu en détention.

Jean-Alexis Gallien-Lamarche

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