Nickel : un accord « consolidé » mais pas signé

Le groupe de travail sur le nickel a achevé hier à la mi-journée, un cycle de plus de 48h de réunion. Les acteurs locaux se sont globalement mis d’accord mais il manque encore l’accord des actionnaires de référence pour boucler le financement nécessaire au sauvetage des trois usines. Toutefois, personne ne veut croire que ça en est fini.

Trois jours de réunion au cours desquels, chacun bien conscient des enjeux, on a parlé du plan de sauvetage de la filière, de son financement et de l’implication éventuelle des actionnaires. Un groupe de travail auquel ont pris part l’État, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, le Congrès, les trois provinces, les 3 entreprises métallurgiques, les actionnaires et les syndicats professionnels (Syndicat des industries de la mine, Syndicat des producteurs-exportateurs et exportateurs de minerai). L’État, et cela a été réaffirmé de vive voix par Bruno Le Maire à la présidente de la province Sud, s’est engagé à soutenir la filière, notamment dans son volet énergétique à hauteur de 35 milliards de francs, la Nouvelle-Calédonie pour sa part apporterait un soutien de 8 milliards, mais même ces budgets colossaux ne sont pas suffisants, puisqu’il reste à trouver près de 50 milliards de financement. Il a donc été demandé aux 3 usines métallurgiques d’optimiser à la fois leur rendement et leur plan d’économie afin de réduire le plus possible ce besoin de financement. Il a également été redemandé aux actionnaires « d’examiner les conditions dans lesquelles ils pourraient apporter leur soutien pour couvrir ce besoin ». On sait, parce qu’ils l’ont dit et répété, que Glencore, partenaire de l’usine du Nord a annoncé son départ, et que le groupe Eramet dont fait partie la SLN, n’entend plus investir dans sa filiale. Ces positions ont évidemment compliqué les discussions, mais il a été demandé en quelque sorte aux actionnaires de revoir leur position. Quant à l’aide de l’État consisterait en une subvention d’équilibre. Une subvention-énergie par laquelle l’État compenserait le coût de l’énergie payée par les métallurgistes en Nouvelle-Calédonie, et celui dont s’affranchissent leurs concurrents indonésiens et internationaux.

Des avancées substantielles

L’autre point de friction durant ces journées de réunion aura été les autorisations d’extraction, la fameuse doctrine-nickel contre laquelle est arcboutée la province Nord. Il lui a été demandé de voir dans quelles conditions, il lui était possible de mettre en pause temporairement l’application stricte de cette doctrine, pour sauver les usines et leurs 13 000 emplois. Parce qu’en effet, les autorisations d’exportation comme un meilleur accès au domaine minier, c’est-à-dire les autorisations d’exploitation, sont des leviers permettant de réduire le besoin de financement des trois métallurgistes. Il y a donc eu des avancées, qualifiées de « substantielles » par les participants à ces réunions qui ont réaffirmé leur volonté de parvenir à un accord. Sur la base d’une énième version d’un accord, chacun va devoir se positionner, et en fonction de ces retours le groupe de travail nickel reprendra ses réunions afin cette fois de finaliser un accord. Dans quel laps de temps ? Le calendrier est économique puisque l’on estime que les 3 usines seront toutes en cessation de paiement à la fin février.

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