La baignade est de nouveau autorisée à Nouméa. Cela n’a l’air de rien, mais c’est un micro-événement qui a son importance. Non seulement car il procure un bonheur pur et simple, alors que les grosses chaleurs sont de retour. Et car il a un goût de liberté retrouvée après des mois d’intense privation. Surtout pour les adeptes de natation, qui avaient la sensation de tourner en rond dans un bocal à la BD en nageant dans 40 cm d’eau… Évidemment, certains avaient bravé l’interdit en se baignant malgré tout. Mais la frustration créant le désir, ce retour à la liberté, pleine et entière dans l’eau, n’en est que plus savoureux. En réalité, on ne mesurait pas à quel point cette restriction pesait sur le moral, après celles connues pendant le Covid. Car depuis des années, au nom de la sécurité, ce sont nos libertés les plus fondamentales qui ont été bafouées, de celle de se déplacer à celle de se réunir en passant par celle de se baigner. Difficile pour la condition humaine de se sentir ainsi entravée.
Mais franchement, il suffisait de faire un tour hier à la BD, et de croiser ces mines réjouies pour se dire qu’il ne faut pas grand-chose pour être heureux. Du sable et du soleil, une grande rasade d’eau salée, et tout le monde est content. Espérons que cela remette un peu de gaieté dans notre quotidien, un tantinet tristoune, tant il est plombé par les discussions au point mort sur l’avenir institutionnel et le marasme du nickel. La bonne nouvelle, c’est que la nature humaine est ainsi faite que l’on oubliera rapidement ce traumatisme national. La vie reprendra son cours, comme si de rien n’était…
Beryl Ziegler