Jugé mercredi et hier à Nouméa pour des violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner le 4 janvier 2020 dans le sud d’Ouvéa, Waboulou Cathie, bientôt 26 ans, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement.
Mercredi soir, le chef de clan prend la parole, spontanément. Il souhaite éclairer la cour d’assises sur la personnalité du défunt, Lucien Tiaou. Un hommage conjugué au présent. « Lulu, c’est quelqu’un de simple, c’est un grand artiste, très grand guitariste. C’est une personnalité de la chefferie », impliquant « un certain respect ». Pas le genre à chercher « des noises à n’importe qui ». Sa mort brutale « nous a beaucoup étonnés ».
Juste avant, la femme qui partageait sa vie depuis une vingtaine d’années s’était elle aussi exprimée. Il « m’a beaucoup aidé à la maison », raconte-elle. Lucien (59 ans au moment du décès) s’est occupé du fils de sa compagne comme si c’était le sien. « Il avait une fille », également, qu’il n’a pas élevée et qu’il voyait rarement.
« Un vieux, c’est fragile »
Retraité, il vivait à Nouméa. Fin 2019, après cinq ans sans revenir à Ouvéa, « son île », il y va pendant « quelques semaines » pour faire « des travaux coutumiers », y reste « un peu plus longtemps » que prévu, résume l’avocate de la partie civile, Me Barbara Brunard. « C’est un ancien, un vieux, quelqu’un qui est respecté et respectable, qui n’a jamais fait entendre parler de lui. » Et voilà qu’il perd la vie à la suite d’une bagarre avec « un homme trente-six ans plus jeune » que lui, qui « voit rouge » et « dégoupille complètement », avec « quatre mouvements de violence » : un coup de poing, une assiette lancée puis deux coups de pied, vers le visage. « Il est où le respect des vieux, il est où le respect des anciens », s’interroge l’avocate. « Un vieux, on le respecte, on ne l’insulte pas et, surtout, on ne le tape pas » même si ce dernier donne des coups en premier, « parce qu’un vieux, c’est fragile ».
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