Les émotions en musique

Le 13 octobre dernier, Florent Moro a sorti son premier album, Les Embruns. Rencontre avec un artiste en plein décollage.

Auteur, compositeur et interprète, cela fait 12 ans que Florent Moro fait de la musique, et il vit de sa passion depuis 2019. Avant ça, il multipliait les concerts dans les bars. « Mon premier concert était aux Copains d’Abord au Quartier Latin », se souvient-il.

Le déclic

Avant de se consacrer pleinement à la musique, Florent prenait un tout autre chemin. Après des études d’ingénieur en systèmes embarqués en France, il rentre en Nouvelle-Calédonie en 2016 et travaille dans un magasin d’informatique. Parallèlement à cela, il commence à faire des jam, puis des concerts un peu partout dans Nouméa. « Mon métier me plaisait de moins en moins, et j’avais envie de vivre de la musique, mais je ne faisais pas le saut, je ne poussais pas le truc, raconte-t-il. En 2019, j’ai été gravement brulé chez moi. J’ai eu de la chance, mais j’aurais pu être défiguré à vie. Ça a été un déclic, et j’ai décidé de quitter mon entreprise dans laquelle j’étais en CDI, et me lancer dans l’aventure de l’entreprenariat ». Quitter un CDI pour se lancer en tant qu’artiste n’est pas un choix évident. « Quand tu te lances dans une aventure aussi périlleuse, tes proches s’inquiètent un peu, admets Florent. Mais ce qui m’a beaucoup aidé, c’est le soutien de ma famille, ma mère surtout, mon beau-père et ma femme ».

Écrire pour faire entendre sa voix

Faire le grand saut, c’est toujours effrayant. Si Florent avait déjà des contrats avec certains bars, le défi était de savoir comment se développer en tant qu’artiste. Pour cela, il a misé sur la composition. « J’avais déjà des compositions, mais je n’avais jamais rien sorti à la radio, explique-t-il. Je me suis dit qu’il fallait que cet aspect-là soit plus concret : enregistrer des morceaux, les diffuser en radio, en télé… Déjà pour les droits d’auteur, mais également pour me faire connaître ».

La musique, presque un hasard

La musique s’est imposée plutôt tardivement dans la vie de Florent, vers l’âge de 15-16 ans. « Mon beau-père faisait un peu de guitare, et un jour il m’a offert une de ses guitares, raconte-t-il. Dans le même temps, j’ai fait le camp des scouts au Mont-Dore. Mon cousin m’avait appris La Bamba et les Cranberries… et c’est là où j’ai commencé à jouer un peu ». Cette nouvelle activité est une révélation pour Florent : « à l’école, j’avais souvent des avertissements pour bavardages, des problèmes de comportements, je me battais… La musique m’a permis de me canaliser dans quelque chose. J’ai vu que je pouvais transmettre des émotions positives, faire quelque chose de positif, que les gens avaient un autre regard sur moi qu’ils n’avaient pas auparavant. J’écrivais des textes, des paroles que je n’arrivais pas à dire dans la vie de tous les jours. Ça a été le déclencheur. J’ai vu que mes textes touchaient les gens et je me suis dit que c’était ça que je voulais faire ». Les choses s’accélèrent au moment de la Nescafé Star 2013, à laquelle Florent participe : il arrive même en finale. « J’ai passé tout ce concours jusqu’en finale en proposant mes compositions », se souvient-il.

Ressentir les embruns

Les Embruns, c’est le nom du 1er album de Florent Moro, sorti le 13 octobre dernier. « Dans mes chansons, je parle de la vie de tous les jours, des mal-être que les gens peuvent ressentir, mais aussi le courage qu’ils peuvent avoir à travers les épreuves qu’ils ont enduré, leur capacité à persévérer… », décrit le compositeur. Si 90% de l’album a été enregistré sur le territoire, Florent Moro a travaillé avec différents musiciens partout dans le monde. Suite à la parution de son album, l’artiste a participé à l’émission « L’invité » sur TV5MONDE. Une opportunité pour le Calédonien. « Ça c’est top, car c’est passé dans toute l’Afrique et dans plein de régions en France », se réjouit-il. L’une des chansons de l’album, « A deux », a également été la bande-son d’un clip de Tanéo, clip qui a regroupé plus de 35 000 vues sur Youtube.

De beaux projets à venir

Du 25 au 28 octobre s’est déroulé le Forum Francophone d’Asie-Pacifique, lors duquel Florent Moro a pu performer devant des ambassadeurs de la région. Cette opportunité lui a permis de se faire connaître au niveau régional. « La Nouvelle-Zélande m’a fait une proposition pour la fête de la musique de l’an prochain, en juin, révèle l’artiste. Je suis donc en train de travailler sur une potentielle tournée dans ce pays ». Dans les années qui viennent, Florent Moro aimerait s’exporter davantage en France métropolitaine et à l’étranger. Ce rêve est loin d’être impossible, et il s’en rapproche d’ailleurs un peu plus chaque jour. Dans la nuit qui a précédé cette interview, Florent Moro a reçu une bonne nouvelle : trois radios françaises ont accepté de jouer sa chanson « A Deux » sur leurs ondes.

Kim Jandot

Fil d'actualité

Affaire Dante : les narcos présumés écroués au Camp-Est

Une semaine après la saisie de 2,5 tonnes de...

Inéligibilité et QPC : la grande question

Saisi par Jacques Lalié, condamné à deux ans d’inéligibilité...

Six gendarmes de Gossanah, bientôt victimes du terrorisme ?

Six anciens gendarmes, en poste en Nouvelle-Calédonie lors de...

Le collège économique, social et sociétal

Manuel Valls, et sa collègue Amélie de Montchalin, ministre...

Le congé de paternité toujours pas indemnisé en intégralité

Le congé de paternité des salariés est passé de...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Affaire Dante : les narcos présumés écroués au Camp-Est

Une semaine après la saisie de 2,5 tonnes de cocaïne sur le navire Dante, les sept membres d’équipage ont été mis en examen et...

Inéligibilité et QPC : la grande question

Saisi par Jacques Lalié, condamné à deux ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, le Conseil d’État a décidé de s’en remettre au Conseil constitutionnel. Une affaire...

Six gendarmes de Gossanah, bientôt victimes du terrorisme ?

Six anciens gendarmes, en poste en Nouvelle-Calédonie lors de la prise d’otages dans la grotte de Gossanah, à Ouvéa en avril 1988, souhaitent recevoir...