Depuis quelques mois, les USA se rappellent aux bons souvenirs des pays d’Océanie comme grande puissance résidente, désireuse de s’engager dans une coopération multilatérale nouvelle sur les questions urgentes comme le changement climatique, la sécurité maritime et la protection de la Région contre la surpêche…..avec à la clef une autorisation de dépenses de près d’un milliard de dollars – 113 milliards cfp – et un bouclage diplomatique par l’ouverture d’ambassades aux Salomon, à Tonga et à Port-Vila. Le mois dernier, les Américains ont même surpris en reconnaissant Niué et les Cook comme Etats souverains avec lesquels ils établiront des traités et des relations diplomatiques – « entre nos deux nations » a dit le président Biden. Niué et Cook sont pourtant deux territoires autonomes associés à la Nouvelle-Zélande.
Notre pays quant à lui qui bénéficie d’une vraie notoriété dans les milieux militaires américains est désormais considéré pour ce qu’il est : un partenaire en soi et un membre des organisations régionales dont le Forum des Iles du Pacifique. A ce titre, le président du gouvernement a été invité deux fois à la Maison Blanche et l’ambassadrice des Etats-Unis en France nous a rendu une visite remarquée. De cela entre autres, une conclusion s’impose : la Calédonie a besoin de sa propre feuille de route sur ce que doit être sa politique extérieure.
Avant de quitter le commandement des forces armées, le général Putz avait insisté sur la « dimension calédonienne » de sa mission en mentionnant la protection des intérêts « français et calédoniens du Territoire » (1). Comment dire : les intérêts de la France en Océanie je vois a peu près, par contre, les intérêts calédoniens je les vois moins parce que notre congrès et notre gouvernement ne les ont pas encore mis à l’ordre du jour d’un débat collégial et constructif…même si chacun a sa petite idée.
1. Dans la voix du caillou du 25 juillet 2023.