L’ensemble des collèges et lycées calédoniens ont rendu hommage ce lundi à Dominique Bernard, professeur assassiné à Arras, le 13 octobre dernier. Partout sur le territoire, des cérémonies officielles se sont tenues en présence de représentants de plusieurs institutions, comme au lycée Jules Garnier, en matinée.
Têtes baissées et regards fixés sur le sol de leur classe, Andrew et Matthieu – élèves au lycée Jules Garnier – semblent quelques peu intimidés. Face à eux et à leurs camarades, ce lundi matin, plusieurs membres du gouvernement et du Haut-commissariat sont venus à leur rencontre afin de saluer, ensemble, la mémoire de Dominique Bernard, assassiné par un terroriste, il y a quelques jours, à Arras. Un moment solennel, ponctué de discours et d’une minute de silence, qui a eu lieu dans tous les établissements secondaires du pays, au sortir des deux semaines de vacances.
Dès jeudi dernier, « nous avons proposé aux équipes des différents collèges et lycées d’avoir un moment de recueillement aujourd’hui, en leur laissant la liberté de s’organiser, en fonction de la manière dont ils le ressentaient, que ce soit dans le nord, dans les îles ou en province Sud », indique Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
S’interroger sur le sens de cet acte
Un moment opportun pour pousser les élèves à la réflexion et, pourquoi pas, engendrer des discussions.
« L’assassin ne connaissait pas le professeur en question. Il cherchait à tuer un enseignant. Il y a une symbolique derrière cela. Lorsqu’on essaie de tuer un professeur, c’est la transmission du savoir qu’on essaie de tuer. Et le savoir, c’est ce qui nous permet de grandir, et de réfléchir par soi-même », a tenté de leur transmettre Stanislas Alfonsi, secrétaire général du Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. Bien que l’évènement se soit passé à 22 000 km du territoire, la volonté des élus et professeurs était aussi de montrer que « peu importe l’éloignement, les valeurs portées à Arras sont les mêmes qu’à Nouméa ». Un message d’autant plus important pour la Calédonie, qui est « toujours un pays en devenir », insiste Isabelle Champmoreau.
A Jules Garnier, si certains de ces élèves de MSPC (Maintenance des systèmes de production connectés) n’ont eu vent de l’évènement que « le matin même », la nouvelle ne semble pas les avoir laissés de marbre. « C’est décevant de voir des élèves faire cela. Normalement, tu viens à l’école pour apprendre… », laisse suspendre Andrew. « L’assassin n’a même pas pensé à sa famille… », glisse de son côté Matthieu.
Ailleurs sur le caillou, d’autres cérémonies officielles se sont tenues, en présence de représentants de l’état. Ce fut notamment le cas au collège Théodore Kawa Braïno de La Foa, au lycée Michel Rocard de Pouembout, et au lycée William Haudra à Lifou. « Le but, c’était d’en avoir dans chaque province », informe Isabelle Champmoreau.
Nikita Hoffmann