Que vient faire Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne et présidente d’un puissant groupe d’extrême gauche (La France insoumise) à l’Assemblée nationale, en Calédonie un an après les émeutes ? Sans doute faire campagne pour la présidentielle de 2027. Il y a des voix à gagner. Quitte à faire n’importe quoi.
Le poids des mots, le choc de la photo. Comme on ne peut pas tout reprocher à Mathilde Panot, reconnaissons que ce n’est probablement pas elle qui a habillé un enfant de 2, 3 ou 4 ans avec un t-shirt à visée politique, pas plus que c’est elle qui lui a placé entre les mains un drapeau séparatiste. Pas elle, non plus, qui a immortalisé le moment. Circulez, il n’y a rien à voir ? Pas vraiment. De son déplacement à Houaïlou le mardi 13 mai, un an jour pour jour après le début sur le Caillou d’une tentative d’arracher l’indépendance par la haine et la destruction, la cheffe de file des députés de La France insoumise (LFI) a fait le choix de publier un texte, dans lequel on peut notamment y lire : « Les insoumis (…) réaffirment toujours de s’inscrire dans le cadre de l’accord de décolonisation de Nouméa ». Elle a pris le parti d’y ajouter six photos, dont celle de cette très jeune fille vêtue en militante anti-France. Mathilde Panot venant souffler sur des braises encore chaudes alors même qu’elle était loin du feu quand ça brûlait partout ici, sait sûrement, puisqu’elle se permet de donner un avis qu’on ne lui a pas demandé, qu’avant les émeutes de nombreuses manifestations ont secoué le territoire fin 2023 et début 2024, et que dans ces défilés pro-Kanaky on y a vu des enfants. Trop.
Un petit, sachant à peine marcher, a-t-il sa place dans ce genre d’événement ? Que peut-il comprendre de ce qui se trame autour de lui ? Mathilde Panot, elle, sourit. L’image d’une instrumentalisation non plus de la jeunesse mais de l’enfance, l’amuse.
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A.F.