Silencieux, résilients, courageux, un an après l’insurrection de la CCAT, les enseignants demeurent en première ligne. Les problèmes survenus récemment à Petro Attiti, un des nombreux établissements détruits l’année dernière, ne sont pas un épiphénomène. Au quotidien, les enseignants et les personnels d’encadrement, en particulier dans les collèges et les lycées, sont confrontés bien plus qu’à l’ordinaire, aux menaces, insultes et agressions en tous genres. Elles émanent de la part de cette « jeunesse », vous savez celle que l’on dit « déracinée et abandonnée », et qui poursuit dans les salles de classe le « combat » entamé le 13 mai. N’allons pas penser, comme certains oublieux voudraient nous le faire croire, que tout va mieux, que tout est normal, que tout est du passé. Beaucoup trop d’entre nous restent confrontés aux remugles du 13 mai, directement, physiquement, moralement. Les conditions dans lesquelles les personnels soignants et les enseignants exercent leur métier, sont loin d’être optimales. Et l’on comprend mieux le ras-le-bol comme les départs de tous ceux qui n’en peuvent plus, lassés et inquiets qu’ils sont de cette insécurité qui entoure l’exercice de leur profession au quotidien. Et à qui nous devons rendre hommage.
Nicolas Vignoles