« Plutôt pas d’accord qu’un mauvais accord. » Que n’avons entendu ce mot d’ordre depuis des semaines ! Et qu’y a-t-il de plus mauvais accord que celui qui ouvre la voie à l’indépendance ? Et pourtant, il y en a qui regrettent que les délégations ne soient pas parvenues à signer ce texte qui nous promettait la double nationalité, le siège à l’ONU et le transfert des compétences régaliennes à la Nouvelle-Calédonie, et ils le déplorent sans admettre qu’ils sont, par le fait, favorables à l’indépendance. Ces mêmes font leur, la remontrance de Manuel Valls pour qui la Nouvelle-Calédonie est entrée dans une période de vide, un « no man’s land » assurent même certains. Or, il n’y a rien de plus faux. « Tant que les consultations n’auront pas abouti à la nouvelle organisation politique proposée, l’organisation politique mise en place par l’accord de 1998 restera en vigueur », indique ainsi l’accord de Nouméa dans son article 5. C’est donc très clair, non seulement nous restons régis par le statut en vigueur actuellement jusqu’à ce que l’on en trouve un autre, mais surtout notre organisation politique demeure celle de la France. Il n’y a pas de nouvelle période qui s’ouvrirait sur le néant, sauf à vouloir faire peur et à pointer du doigt ceux qui ont porté la voix et les convictions des Calédoniens opposés à l’indépendance.
Nicolas Vignoles