Michel Calvet a bien mérité de la Nouvelle-Calédonie, dont il a tout connu, les joies les plus intenses comme les affres les plus profonds. Monseigneur Calvet aura été archevêque de Nouméa de 1981 à cette année, un bien long sacerdoce, une bien longue mission au cours de laquelle il aura tenu la barque catholique. Il aura surtout joué un rôle, discret, mais intense quand la Nouvelle-Calédonie vacillait pendant les Évènements ou brûlait durant le 13 mai. Médiateur apaisant, conciliateur avisé, Monseigneur Calvet a préservé l’unité de l’Église calédonienne dans les moments les plus durs, lui épargnant les divisions ou les basculements. Mais il a assisté aussi à la crise des vocations et à une certaine déchristianisation de la Calédonie. L’archevêque de Nouméa était une voix que ministres et autorités consultaient pour ses avis, ses commentaires de fin connaisseur des populations, de leurs espoirs comme de leurs tourments. Monseigneur Calvet, dans toute son humilité, a marqué l’histoire de la Nouvelle-Calédonie au même titre que l’ordre mariste auquel il appartenait. Il rend une charge confiée par le pape et qu’il a occupée pendant quarante-quatre ans, sans jamais défaillir ni déchoir. Il peut partir avec le sentiment d’avoir été ici et durant toutes ces années, le bon laboureur.
Nicolas Vignoles