Présent dans le dossier calédonien, le Premier ministre François Bayrou ne s’était guère exprimé jusqu’à présent, laissant à la manœuvre son ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Il a néanmoins donné son sentiment devant les sénateurs.
C’est à l’occasion de la séance de questions orales au gouvernement, et en réponse au sénateur indépendantiste Robert Xowie, que François Bayrou a donné son sentiment sur la situation et ses perspectives. Sans surprise, Robert Xowie a expliqué au Premier ministre que la seule voie possible était celle de l’indépendance et demandé quand cela serait-il acté. « La trajectoire politique d’émancipation, et d’évolution institutionnelle initiée depuis 1983 », a ainsi déclaré Robert Xowie, « doit nous porter vers une évolution significative au-delà de l’accord de Nouméa. Le processus engagé devra prendre en compte le transfert des compétences régaliennes pour achever la parenthèse coloniale en Kanaky Nouvelle-Calédonie, et indiquer sous quel calendrier l’exercice du droit à l’autodétermination devra se faire. Comment abonder sur des perspectives de sortie de la décolonisation, comme le mentionne l’accord de Nouméa, si cette perspective n’est que de décoloniser dans la France ? » Le chef du gouvernement a tenu à rappeler tout d’abord que c’est bien lui qui avait initié le processus en cours. « Les premières décisions que le gouvernement a prises dès son installation », a-t-il déclaré, « c’est en effet, sous l’autorité de Manuel Valls, ministre d’État chargé de l’Outre-mer, de reprendre le dialogue devenu très difficile après les événements de mai en Nouvelle-Calédonie. Dès le 29 janvier, j’ai écrit à toutes les formations politiques pour leur proposer d’ouvrir des discussions afin de trouver un accord politique pour que le territoire puisse sortir du marasme dans lequel il se trouve depuis les émeutes de mai 2024. »
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Nicolas Vignoles