On savait qu’entre les importateurs et l’industrie locale, les relations étaient parfois compliquées. Sauf que ces derniers jours, on est entré dans une autre dimension, par des échanges de communiqués au ton virulent. Un échange épistolaire si dense, entre le Syndicat des importateurs et distributeurs de Nouvelle-Calédonie (SIDNC) et la Fédération des entreprises et industries de Nouvelle-Calédonie (FEINC), que les médias semblent même être dépassés. On ne sait pas très bien pourquoi cette polémique sans nuance a débuté, mais les termes sont costauds, sinon que les uns et les autres se reprochent mutuellement d’être responsables de la vie chère en Nouvelle-Calédonie. À coups de chiffres, de statistiques et de tableaux, on montre sans ménagement les vertus des uns et les défauts des autres. Ça fait désordre certes, mais surtout, ça conforte les consommateurs calédoniens, pour qui la vie chère est une réalité tangible, que les causes de cette vie chère sont multiples et portent la responsabilité des uns et des autres. Manuel Valls, en quête d’un compromis politique, et qui veut trouver les moyens de résorber la vie chère dans les différents territoires d’Outre-mer, va peut-être devoir se rajouter des rendez-vous lors de sa prochaine visite. Alors que ce monde économique se fissure, s’égratigne, se malmène et montre n’avoir peut-être pas tant de désir que ça de changer les choses et les pratiques.
Nicolas Vignoles