Dans un contexte économique difficile, les fleuristes du Caillou s’adaptent pour survivre. Après les émeutes de 2024, le pouvoir d’achat des consommateurs a été impacté, influençant directement les ventes de fleurs.
Mireille Lévy est fleuriste depuis 1983. Son histoire commence par l’achat d’une petite boutique en bas de chez elle, spécialisée dans les orchidées. Progressivement, elle transforme l’affaire en un véritable commerce floral, s’adaptant aux évolutions du marché. Aujourd’hui, elle tient la boutique Angarek, route du Vélodrome, à Nouméa. « Au début, je n’importais que des orchidées de Singapour. Puis j’ai élargi mon offre avec des fleurs de Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, avec l’augmentation des coûts et les restrictions sur les importations, je travaille exclusivement avec des fleurs locales », explique-t-elle.
Une importation en baisse
Cette transition s’explique par la hausse du prix du fret aérien et les difficultés d’approvisionnement depuis la pandémie de Covid-19. Cependant, cette adaptation comporte des limites. « C’est un peu frustrant, car nous n’avons pas toutes les variétés que nous souhaiterions proposer. Nous faisons avec ce que nous avons. »
De même, pour Aurélie-Anne Guillaume, gérante de Flowershop en centre-ville, la vente de fleurs importées a également été réduite. « Actuellement, les fleurs fraîches, fleurs coupées qu’on vend en boutique, elles sont produites en Calédonie uniquement. On n’a aucune importation de Nouvelle-Zélande, ce qui pouvait être le cas avant le 13 mai, où on avait des arrivages de Nouvelle-Zélande principalement. » Elle précise tout de même que pour la Saint-Valentin, la demande étant plus forte que le volume local produit, il y a quand même une importation de fleurs, notamment des roses. Cette importation est réalisée avec une entreprise locale qui mutualise les achats avec d’autres fleuristes du territoire.
Laura-Marie Rivière, gérante de la boutique Happy Flower à Ducos, a également pu commander des fleurs d’importation avant la Saint-Valentin. Pour approvisionner sa boutique, elle importe elle-même les fleurs, sans passer par un intermédiaire. Une importation qui reste tout de même compliquée actuellement à cause « du fret assez cher et du peu de place disponible sur les avions », explique la fleuriste. En effet, depuis le mois de mai 2024, le nombre d’avions a considérablement diminué. Laura-Marie passe par exemple par l’Australie pour importer des fleurs de Nouvelle-Zélande.

Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Claire Rio-Pennuen