En clôture du forum économique consacré à la Nouvelle-Calédonie organisé samedi matin à Paris, en duplex avec l’auditorium de la CCI à Nouméa, le ministre des Outre-mer, qui participe aux échanges politiques sur l’avenir, y a prononcé un discours de près d’une demi-heure. Voici les éléments clés.
« Il est très important pour nous, évidemment pour moi qui suis en charge du dossier, de prendre ce temps d’écoute de tous les acteurs économiques et sociaux. Beaucoup de choses importantes et fortes ont été dites (…) et nous aurons l’occasion, les uns et les autres, d’échanger encore dans les prochaines heures, dans les prochains jours. Et évidemment, sur place, très vite : monsieur le Haut-commissaire, vous pouvez commencer à préparer mon déplacement », a entamé Manuel Valls. « Je le dis avec sincérité, et avec gravité, c’est le mot que nous avons beaucoup utilisé (…) avec l’ensemble des partenaires : nous n’ignorons rien de la situation particulièrement difficile dans laquelle le territoire est aujourd’hui placé. Les événements qui se sont déroulés à partir du 13 mai 2024 ont été dramatiques (…) Le sang a de nouveau coulé en Nouvelle-Calédonie. Et puis, de nombreuses infrastructures, entreprises et emplois ont été détruits. L’économie de la Nouvelle-Calédonie, et ça m’embête évidemment de le redire, de le souligner, car nous devons aussi faire passer un message d’optimisme, incontestablement » elle se retrouve « dévastée : les indicateurs de l’IEOM sont parlants, même s’ils indiquent aussi la petite lumière au bout du tunnel… Près de 20 % du PIB a été détruit, 30 000 de nos compatriotes ont été plongés dans le chemin le plus dur de la crise, plusieurs centaines d’entreprises ont subi des destructions » et le Congrès « a perdu 30 % des recettes ».
Des convictions
Manuel Valls évoque « trois convictions fermes. La première, c’est qu’il ne peut pas y avoir de relèvement économique sans un compromis politique, tout comme il ne peut pas y avoir de solution politique durable sans relèvement économique. La seconde, c’est que l’avenir du territoire peut et doit s’écrire avec toutes les forces vives, donc avec le monde économique, avec les partenaires sociaux. Oh, je sais, il y a un grand débat sur la société civile en Nouvelle-Calédonie (…) Nous devons travailler avec tous. Et pour bâtir cet avenir, nous devons être très attentifs à la solidarité. Et nous devons être peut-être encore plus attentifs à l’avenir de la jeunesse. Les violences de mai dernier, au-delà des soubassements politiques, sont un signal d’alerte. Et ce signal d’alerte, il concerne tout le monde, sans exception : formations politiques, familles, acteurs économiques et sociaux, éducation et formation (…) Ces violences ont révélé une fracture sociale profonde qu’il nous faut traiter, parce que sans jeunesse, il n’y a pas non plus d’avenir (…) La troisième conviction, c’est que l’État doit être présent. L’État, la France, les institutions, son gouvernement, afin de protéger les Calédoniens : assurer l’ordre public (…) mais assurer aussi l’ordre économique et social. »
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Anthony Fillet