Le violent incendie ayant ravagé la plaine de Prony entre le 1er et le 6 janvier n’est pas sans conséquences pour les écosystèmes uniques de Nouvelle-Calédonie. Avec plus de 1 000 hectares partis en fumée, l’impact sur la biodiversité s’annonce désastreux.
L’année 2025 débute sous le signe du deuil pour les écosystèmes calédoniens. Un incendie d’une rare violence a consumé plus de 1 000 hectares dans la plaine de Prony, au Mont-Dore, mobilisant les pompiers durant près d’une semaine. Si le feu est désormais maîtrisé, les dégâts sur la biodiversité, caractérisée par un taux exceptionnel d’endémisme, sont immenses. Aurélie Fourdrain, coordinatrice de l’association Endemia, souligne l’ampleur du désastre : « Vu la surface brûlée, plus de 1 000 hectares, on parle d’un méga-feu. Ce n’est pas anodin. Ce qu’on peut remarquer aussi, c’est que le départ, même s’il est accidentel, est dû à l’être humain. Donc ça montre encore qu’une très très grande part des feux en Nouvelle-Calédonie sont malheureusement dus à l’être humain ». En effet, ce méga-incendie, qui a dévasté l’équivalent de la superficie de Paris intra-muros ou de 1 000 terrains de rugby, a été déclenché en début d’année à cause d’un barbecue mal éteint par des campeurs à la Petite Rivière Bleue. Même si le périmètre exact de l’incendie n’est pas connu il est quasi certain que ce barbecue a eu des conséquences terribles. Dans le sud de la Grande Terre, près de 80 % des espèces végétales sont endémiques, certaines ne se trouvant que dans des zones très restreintes. « Prenez l’Hibbertia bouletii, un petit arbuste qu’on ne trouve que dans la zone du creek Pernod. Si cette zone a été touchée, si la zone a été totalement brûlée, c’est une perte sèche pour la Terre entière, pour l’humanité entière, parce qu’elle n’était présente qu’ici, que sur cette localité-là », déplore-t-elle.
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Claire Rio-Pennuen