Une fréquentation au beau-fixe pour les centres aérés

Ouverts depuis le début de l’été, les centres de loisirs de Nouméa enregistrent une fréquentation comparable à celle de l’année précédente, tandis que les animateurs restent mobilisés malgré les contraintes liées aux transports.

Alors que l’été s’est installé depuis quelques semaines sur le territoire, les centres de loisirs de Nouméa font le plein. Malgré une année marquée par des difficultés économiques et sociales, ces structures continuent de jouer un rôle essentiel pour les enfants et leurs familles. Rencontre avec les responsables de deux centres : Angéline Vaoheilala, directrice du centre de loisirs prenant place à l’école Michel-Amiot à Magenta, géré par l’association ACAF, et Rebecca Kabeu, responsable du centre installé à l’école Paul Boyer, au Faubourg Blanchot, sous la gestion de l’association Pasport.

Une fréquentation stable

À Michel-Amiot, la première semaine des vacances a accueilli 90 enfants, sur une capacité maximale de 100. En comparaison avec l’année dernière le nombre d’inscrit semble être « dans la moyenne, voire un peu au-dessus », explique Angéline. Malgré un second trimestre 2024 marqué par des difficultés, les parents ont priorisé les activités pour leurs enfants. Pour rappel une semaine au centre de loisirs coûte environ entre 10 000 et 20 000 francs selon les centres. Certains parents peuvent bénéficier de l’aide aux vacances de la CAFAT ou d’une réduction en cas de régime boursier. Au centre Paul Boyer, les effectifs ont dépassé les prévisions. « Je devais avoir 53 enfants, mais on est monté à 63, et la semaine prochaine, on atteindra 73 », se réjouit Rebecca. Elle attribue ce succès aux activités sportives proposées par les centres de l’association Pasport et à la qualité des prestations : « on fait beaucoup de sport, d’activités exceptionnelles, comme l’équestre, la piscine où ils ont des séances de natation avec un vrai prof de natation, avec un vrai certificat à la clé. »

Au-delà des loisirs, ces centres jouent un rôle de soutien pour les enfants touchés par les événements de cette année. «Notre mission, c’était de les écouter. Ils avaient besoin de s’exprimer, et nous leur avons donné cet espace», confie Angéline. Heureusement, aucun comportement alarmant n’a été signalé. «On partageait beaucoup, et tout se passait bien», ajoute-t-elle. Les familles, elles aussi, expriment leur gratitude. «Les parents envoient souvent des mails de remerciement ou discutent avec nous en fin de journée. Ils sont très satisfaits», rapporte la directrice du centre de Magenta. Le dialogue est fluide, et les éventuels problèmes sont rapidement réglés.

Des défis logistiques

Si le recrutement d’animateurs n’a pas posé de problème, le transport a fait partie des difficultés cette année notamment depuis l’augmentation du prix du ticket de bus ou les modifications des horaires. En effet en octobre dernier le réseau Tanéo annonçait une augmentation du prix du ticket, le fixant au tarif de 500 francs l’aller simple. « Beaucoup d’animateurs ont du mal à se déplacer. On a essayé de les affecter à des centres proches de chez eux », déclare Angéline. Les sorties pour les enfants ont aussi été impactées. « On favorise la piscine ou la plage à proximité, car les transports sont limités », explique-t-elle. Constat partagé pour Rebecca au centre Paul Boyer : « On m’avait demandé de recruter à proximité du centre, ce qui est très difficile, parce que nos animateurs viennent le plus souvent des quartiers Nord ». Après concertation de tous les directeurs de centre avec la coordinatrice de l’association Pasport une solution a été trouvée pour mettre en place une navette durable afin d’amener les animateurs dans leurs centres respectifs. Cette démarche était essentielle selon Rebecca qui rappelle que « La plupart des animateurs qui sont ici, et ceux qui reviennent souvent, c’est parce qu’ils aiment le métier, tout simplement. Mais l’argent, ce n’est pas ce qui fait qu’on vient ici. »

Claire Rio-Pennuen

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