« Pacte de corruption » à la SLN : la justice saisit plus de 100 millions de francs d’avoir criminels

Le tribunal correctionnel de Nouméa a prononcé des peines de prison ferme et ordonné la saisie d’un important patrimoine immobilier appartenant à un ancien employé de la SLN qui avait établi un système corruptif au sein de la SLN. Une fraude financière qui lui avait rapporté des dizaines de millions de francs.

C’est un jugement qui clôt l’une des plus grandes affaires de corruption en Nouvelle-Calédonie. Après deux mois de réflexion, le tribunal correctionnel de Nouméa a prononcé la condamnation d’un ancien salarié de la SLN et d’un chef d’entreprise, sous-traitant de l’industriel minier, pour avoir monté et profité d’un vaste système de corruption qui a engendré des sommes colossales. Le système était si bien huilé qu’il a perduré pendant des années, passant sous les radars de la filiale du groupe Eramet, le premier employeur privé de Nouvelle-Calédonie. Au cœur de ce scandale financier extraordinaire, un « technicien assainissement » de la SLN au-dessus de tout soupçon. Ce n’est ni un as de l’escroquerie, ni un expert en coups foireux. On le dit « sérieux », « consciencieux », « discret » et « pointilleux ». Depuis son entrée à Doniambo en 1975, il a toujours donné satisfaction. Ses supérieurs avaient fini par avoir « une confiance aveugle » en lui. Peut-être même un peu trop.

De 2013 à 2015, ce salarié de 68 ans, aujourd’hui à la retraite, va profiter de sa position pour avantager la société de terrassement JNT, lui confiant des missions d’évacuation du minerai carburé sur le site de Doniambo, de curage d’un chenal et d’autres prestations environnementales. En contrepartie de l’exclusivité de ce contrat avec la SLN, le « technicien » percevait un pourcentage du montant des contrats. Ces rémunérations occultes étaient directement versées sur le compte de la société Estrageci dont il était le gérant. C’est une consultante missionnée par JNT qui va faire exploser la manigance en découvrant que l’entreprise verse, chaque mois, cinq millions de francs à Estrageci pour des prestations totalement fictives. Pour la justice, c’est le point de départ d’une fraude financière dont on connaît maintenant les rouages.

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Jean-Alexis Gallien-Lamarche

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