Rencontre avec… Dominique Clément-Larosière

Entre crise sanitaire, référendum et insurrection: Quel avenir pour le plus grand théâtre de Nouvelle-Calédonie à l’aube de son 25e anniversaire ? Le directeur du théâtre de l’île livre ses perspectives pour 2025.

La voix du Caillou : Au mois de juillet vous annonciez une potentielle fermeture du théâtre de l’île pour septembre 2025, est-ce toujours d’actualité ?

Dominique Clément-Larosière : Aujourd’hui, le théâtre de l’île c’est une association. La ville met à disposition le bâtiment et nous sommes chargés de faire une programmation. Si l’association n’en a plus les moyens, elle licencie son personnel et redonne définitivement les clés à la mairie. Habituellement, on touche 75-80 millions de subventions et 40 millions de billetterie et de fonds propres. L’année prochaine, il nous manquera grosso modo entre 50 et 60 millions de subventions donc si on nous en donne ne serait-ce qu’un tiers, on arrivera à passer l’année. Sinon, je rends les clés, et après, ça sera 150 millions pour remettre en route la machine, au lieu de 5 millions par institution pour maintenir l’activité en œuvre. Il ne manque pas grand-chose pour que 2025 soit sauvée et ça nous donnerait un poumon d’air extraordinaire d’une année entière. Ensuite, l’inquiétude que j’ai, c’est que le public ne réponde pas à ma proposition artistique. Parce que s’ils viennent moins nombreux que prévu, ça ne va pas être au mois d’août que je vais m’arrêter, mais ça va être au mois de juillet ou au mois de juin.

LVDC : Selon vous, qu’est-ce qui pourrait freiner la fréquentation du théâtre l’année prochaine ?

D. C-L : Beaucoup ont quitté le territoire, on ne sait pas combien vont encore partir, et s’il y en aura autant qui vont revenir. Ceux qui fréquentent un lieu culturel en Calédonie, ce sont plutôt les Européens. Et puis on se demande s’il y aura assez d’argent pour que les élèves viennent voir des spectacles dans les différents lieux culturels. Les années où tout allait bien, on faisait entre 10 et 12 000 élèves sur une saison complète, ce qui revenait à 7 millions de recettes. On est véritablement dans l’inconnu. Je pense que la culture a toute sa place, mais c’est un grand discours politique.

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Propos receuillis par Lucile Chaurand

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