Dans un communiqué publié jeudi soir, le procureur de la République Yves Dupas indique qu’une enquête a été ouverte « du chef de violation de sépulture à la suite de la profanation du mausolée du grand chef Ataï et au vol de reliques ».
C’est le premier communiqué du procureur de la République depuis la profanation, le 21 juillet dernier à La Foa, de ce mausolée. « À 20h30, une patrouille de la gendarmerie constatait des émanations de fumée provenant du mausolée du grand chef Ataï, écrit Yves Dupas,les constatations sur les lieux permettaient d’établir que le ou les auteurs de cette profanation avaient ouvert le socle du tombeau, avant de dégrader les deux cercueils du grand chef et de son compagnon. Les deux crânes étaient également emportés. » Et de poursuivre : « À l’aide d’un accélérant, des morceaux de bois étaient incendiés de manière à se propager sur les cercueils. Une des plaques commémoratives, située à l’entrée du site, était également découverte brisée. »
Aucune interpellation
Depuis lundi dernier des investigations de police technique et scientifique et une enquête d’environnement ont été menées par les enquêteurs. Dans ce communiqué, Yves Dupas dénonce des « agissements intolérables qui portent une atteinte grave à un haut lieu du patrimoine de la Nouvelle-Calédonie, à la mémoire collective et à un symbole fort de la réconciliation entre les communautés du territoire ». Des propos qui font écho aux très nombreuses réactions, politiques ou coutumières, après cette triste découverte.
À ce stade de l’enquête, aucune interpellation n’est intervenue dans cette affaire. Mais, face aux rumeurs parfois persistantes sur la toile, Yves Dupas tient « à démentir formellement des allégations mensongères circulant sur les réseaux sociaux relatives à l’implication des forces de l’ordre dans ces faits de profanation. Les auteurs de ces publications diffamatoires s’exposent à des poursuites pénales », explique le procureur de la République.
Lionel Sabot