Dimanche soir, le mémorial du grand chef Ataï et de son sorcier a été visé et dégradé. Un acte très largement condamné.
Alors que l’enquête se poursuit, et que les unités scientifiques spécialisées continuent leur travail, on enregistre de nouvelles réactions aux dégradations commises dimanche soir sur le mausolée. Ainsi, le Conseil National des Chefs, Inaat Ne kanaky, a condamné avec fermeté cette exaction et « demande aux autorités publiques de faire le nécessaire pour que le ou les auteurs de cet acte odieux et irrespectueux des valeurs de la coutume, soient immédiatement arrêtés et condamnés comme il se doit ».
Réaction également de l’Union calédonienne dans un communiqué signé de son président Daniel Goa. « Ce monument d’une importance centrale de notre patrimoine, écrit-il, a tout son sens aujourd’hui car d’une part, il porte le souvenir du conflit de 1878 le plus meurtrier
de notre histoire. D’autre part, il a la même origine que celui d’aujourd’hui, le rejet du colonialisme. Enfin, il symbolisait la réconciliation entre les communautés, élément central du projet que porte l’Union calédonienne ». L’UC voit dans cette exaction le fait que c’est « notre histoire commune qui est bafouée ».
L’UC déplore également les incendies qui ont ravagé les lieux de culte catholiques de Saint-Louis, de Vao et de Thio, et « appelle la population au calme pour que ne pas que les choses s’enveniment ». Toutefois, et selon la rhétorique habituelle à Daniel Goa, l’UC « demande aussi aux responsables des forces de l’ordre de cesser les exactions et les pratiques abusives dans nos quartiers et nos tribus pour que la situation puisse s’apaiser. En effet près de 2000 interpellations ont été faites depuis le début du conflit. On ne sortira pas de cette crise avec une répression forte mais avec une solution politique ».
Nicolas Vignoles