Mardi matin, un homme de 23 ans a été interpellé en train de saccager un magasin à Ducos. Placé en garde à vue puis relâché, il s’en est pris dans la foulée au siège social d’Aircalin dans le centre-ville. Il était jugé jeudi en comparution immédiate à Nouméa.
Alcool, kava, cannabis ? Non, « j’ai pris des cachets », dit-il, ton sec et voix forte. Du « Seresta », un médicament contre l’anxiété. Combien ? « Plusieurs cachets. » L’effet ? « Je ne me souviens presque pas… » Les explications, minimalistes, de ce prévenu vivant chez son père à Logicoop (sa mère est à Lifou) interpellent autant que son profil : dix-huit condamnations, essentiellement pour des vols. « Vous aimez le Camp-Est ? », lui demande le président du tribunal, Eric Mangin. « Non », répond le jeune homme. Il a connu deux passages en détention, le second ayant duré plus d’une année.
Libéré le 8 mai, cinq jours avant le début des émeutes, il tient deux mois et un jour avant de replonger. Mardi, dans un état second, il commence par s’en prendre au magasin Fête & Déco, à Ducos : il a le temps de briser une vitre, de pénétrer à l’intérieur et de fouiller. Il avait été repéré un peu avant, en train de traverser une route, tenant une barre en plastique et vêtu d’un gilet tactique (dénué de toute inscription) provenant possiblement (les policiers n’en sont pas certains) d’un vol. Interpellé et auditionné, il tient des propos incohérents, explique que le gilet a été importé par son frère il y a quelques années, et qu’il a pénétré dans ce magasin pour y dérober des… objets érotiques afin de les offrir aux policiers. Interrogé à l’audience sur ces déclarations faites au commissariat, il rigole : « j’ai dit ça ? »
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Anthony Fillet