Rencontre avec… Nicolas Metzdorf

Député sortant de la seconde circonscription, Nicolas Metzdorf est candidat de l’Union des partis non-indépendantistes dans la première circonscription (Nouméa et les Îles). A quarante-huit heures du scrutin du premier tour, nous avons fait le point avec lui.

La voix du Caillou : Durant votre campagne, vous avez présenté votre candidature d’abord comme celle de l’union des non-indépendantistes, ensuite comme celle du bon sens. Certes en ce moment, le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée, mais que signifie être candidat du bon sens ?

Nicolas Metzdorf : C’est d’être lucide sur la situation. C’est-à-dire qu’il faut reconnaître qu’aujourd’hui il y a un indépendantisme radical qui veut l’indépendance malgré les trois référendums. Qu’il la veut tout de suite et sans les autres, ou tout du moins avec les autres à condition qu’ils se soumettent. Cet indépendantisme-là s’oppose à un indépendantisme que je qualifie de « démocrate ». Celui-là accepte le résultat des référendums, même s’il entend continuer à œuvrer pour l’indépendance dans un futur statut. Ce bon sens doit nous conduire à n’être ni « va-t-en guerre », à savoir qu’il ne faut pas mettre tous les indépendantistes dans le même sac, ni naïf ou béni-oui-oui, et vouloir se précipiter à la table des discussions et croire que l’on va pouvoir rapidement signer un accord, comme il était envisagé avant les émeutes. Parce qu’il faut bien comprendre que la solution sera politique, mais qu’il faut d’abord mener une discussion politique de fond. Jusqu’ici, les discussions autour d’un futur accord, c’était un peu du marchandage : un corps électoral à cinq, dix, vingt ans ; un référendum oui ou non et dans cinq, dix, quarante ans ; la clé de répartition et à quelle hauteur. En fait, on se battait sur des chiffres. Maintenant, ce dont je veux que l’on parle et que l’on discute, c’est du contrat social. C’est quoi le nouveau contrat social entre Calédoniens ? Vous savez, je n’ai pas l’impression que l’on a signé les accords pour les mêmes raisons. Les non-indépendantistes l’ont signé pour le vivre-ensemble, la paix et pour qu’à la fin on choisisse démocratiquement de rester Français ou pas. Tandis que les indépendantistes l’ont signé pour obtenir l’indépendance quoi qu’il en coûte. Il y a eu un mariage un peu forcé, l’un se mariant par amour et l’autre par raison. La conclusion est qu’à la fin des trente ans, on s’aperçoit que l’on ne s’est pas compris. Donc il faut rediscuter de ça. Je souhaite donc aller à la table des discussions avec ce bon sens-là et cette lucidité. Il ne faut pas vendre du désespoir, il ne faut pas vendre de l’espoir. Il faut dire les choses telles qu’elles sont.

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Propos recueillis par Nicolas Vignoles

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