Un appel collectif à la paix et à la raison

« Notre santé est en danger » : c’est le titre d’une tribune signée par environ 300 professionnels de santé en Calédonie et diffusée hier. Ils sont aide-soignants, infirmiers, médecins ou encore cadres, et disent leur écœurement de la situation et leurs craintes pour la suite.

« Notre modèle de protection sociale, basé sur la solidarité, protège l’ensemble des Calédoniens sans aucune distinction, des principaux risques : maladie, vieillesse, maternité, accident du travail, invalidité et décès. Le système de santé de la Nouvelle-Calédonie, fondé sur l’enseignement médical français, est devenu une référence en terme de qualité et de prise en charge dans tout le Pacifique : aucun malade, où qu’il réside sur le territoire et quels que soient ses revenus, n’a jamais été laissé pour compte.

Pourtant, si cet acquis est une valeur partagée par tous les Calédoniens que nous prenons en charge chaque jour, les conséquences systémiques ‘’des événements’’ débutés le 13 mai 2024 menacent d’anéantir tout ce que nous avons durement et patiemment construit. »

« Perte d’attractivité »

« Le RUAMM est aujourd’hui le régime d’assurance maladie de 265 565 Calédoniens, dont 40 959 sont particulièrement vulnérables, inscrits en longue maladie et bénéficiant d’une prise en charge totale conformément à nos principes comme pour les 52 000 personnes bénéficiant de l’aide médicale, soit près de 20 % de la population. Bien avant cette nouvelle crise, la Nouvelle-Calédonie n’était déjà plus en mesure de financer le RUAMM et la cessation des paiements de la CAFAT était imminente.

Afin d’assurer la pérennité du modèle social, des réformes structurelles ont été envisagées depuis plusieurs années à travers notamment le ‘’plan Do Kamo’’ : de la rationalisation de la gouvernance à la régulation financière. L’accumulation des crises a retardé la mise en œuvre de ces politiques publiques, aggravant toujours plus la perte d’attractivité du territoire, notamment pour des professionnels qualifiés. La situation inédite rencontrée depuis quatre semaines risque tout simplement d’achever en quelques jours le système de santé que nous connaissons.

Entre des structures de soins détruites, inaccessibles ou pillées, une entrave à la liberté de circuler des patients et des professionnels, une rupture des chaînes d’approvisionnement, un niveau de violence et de haine sans précédent avec des menaces et des exactions sur les soignants, des caisses vides, et une incertitude sur l’avenir du pays, le maintien du contrat social calédonien devient impossible. »

Double demande

« Nous, les soignants demandons solennellement :

1. à l’ensemble des Calédoniens : de nous aider à continuer à assurer notre mission sereinement et sans distinction, conformément à nos engagements déontologiques, en cessant toute forme de violence et en préservant nos structures de soins de toute provocation identitaire ou revendications politiques.

2. à nos élus : de demander la mise sous tutelle immédiate de la CAFAT par l’État puisque la Nouvelle-Calédonie, trop affaiblie, est dans l’incapacité de faire face aux besoins financiers colossaux engendrés par ‘’ces nouveaux événements’’. Sans visibilité financière sur l’équilibre des comptes sociaux et sans certitude de se faire payer, aucun professionnel de santé ne pourra continuer à travailler.

Nous avons collectivement une obligation morale et sociale de préserver le capital santé de tous les Calédoniens en appelant à l’arrêt des violences, au respect, et à l’aide financière indispensable de l’État. »

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