S’il y a des week-ends où l’on ne sait pas quoi faire, ça ne sera pas le cas demain, où les Calédoniens, d’un côté comme de l’autre, ont décidé de marcher. « Deux manifs, un seul peuple » dirions-nous si la situation pouvait laisser quelque place à l’humour. Cela faisait longtemps que la Nouvelle-Calédonie n’avait pas connu telle effervescence, il eut été meilleur qu’elle ne nous renvoie pas aux ombres du passé que nous sommes un certain nombre à n’avoir pas oubliées. Mais que voulez-vous, depuis trois ans qu’une majorité a dit non et qu’il ne s’est rien passé, sinon la résurgence de mots d’ordre radicaux et d’injonctions à « dégager », il n’est pas étonnant que certains veuillent manifester que ça n’est pas cet avenir ratiociné et excluant qu’ils appellent de leurs vœux. D’ailleurs, vont-ils rappeler demain, ils ont dit non, non, non à ce projet. Demain, Nouméa sera donc le réceptacle des inquiétudes et des colères, les marcheurs réclamant qu’à Paris les parlementaires, qui visiblement n’ont rien retenu des trois référendums, regardent, observent et finissent par comprendre.
Nicolas Vignoles