Maîtresse Marguerite fait sa classe au studio 56

Ce jeudi soir (19 h) à Dumbéa, le public de plus de 14 ans est invité à découvrir Madame Marguerite, la première pièce de théâtre en Nouvelle-Calédonie de la compagnie Le Jeu du Renard.

Lucie Le Renard, artiste réunionnaise, installée depuis trois ans en Nouvelle-Calédonie, a créé son premier spectacle sur le territoire. En résidence d’artiste au studio 56 à Dumbéa, au travers de sa compagnie Le Jeu du Renard, elle vous propose de découvrir ce monologue qui invite à interroger le rapport entre élève et pédagogue.

Une maîtresse pas comme les autres

Madame Marguerite est une enseignante pas comme les autres. Alors que son cours commence de façon traditionnelle, elle est très vite en proie à des digressions. Son envie de transmettre est contrariée par « son sentiment d’être incomprise. Elle estime que la classe ne l’écoute pas », nous explique l’artiste. Avec ce spectacle interactif, les élèves sont le public. Maîtresse Marguerite, sous ses airs « rétro », suscite la curiosité sur un sujet toujours d’actualité : l’école en crise. « Vous allez tous mourir, mais ne vous inquiétez pas : Mme Marguerite est là », annonce malicieusement la mairie de Dumbéa sur sa page Facebook. La soirée portes ouvertes s’annonce pour le moins rocambolesque. Pour contraster avec cette maîtresse haute en couleur, la mise en scène est sobre et vintage. Maîtresse Marguerite est stricte et travaille avec un tableau à craie.

Un monologue tragi-comique

« C’est d’abord le texte qui m’a séduit. C’est d’abord l’écriture de ce personnage d’une femme qui est complètement contradictoire », note l’artiste. La pièce s’appuie sur le texte de Roberto Athayde, un auteur brésilien. Même si l’œuvre date des années 1980, le langage n’en est pas moins percutant aujourd’hui, avec des expressions plutôt adaptées à un public adolescent et adulte. « On y retrouve des formules qui sonnent complètement aux oreilles des élèves de maintenant, on ne respecte plus les maîtres. » Le texte est construit comme un « tourbillon », avec des sujets qui reviennent en boucle. Lucie Le Renard a choisi de susciter la curiosité sur le thème de l’enseignement à travers une femme qui se sent perdue, incomprise.

Une transmission de son art auprès des jeunes

La comédienne intervenait déjà auprès des jeunes réunionnais pour transmettre son savoir-faire culturel et artistique. Au moyen de cette première création réalisée en Nouvelle-Calédonie, elle veut transmettre aux adolescents un bagage théâtral, éveiller des prises de conscience sur le rapport aux autres et la position en tant qu’élève. « Pour avoir parlé avec des enseignants, il y a toujours un moment où tu as envie de péter un plomb face à la classe, et inversement. Il y a des élèves qui ne supportent pas certains profs. C’est tout ce rapport-là, du pédagogue et de l’élève, qui est bousculé, qui est interrogé. Comment s’adresse-t-on aux jeunes pour leur transmettre notre savoir ? » C’est avec les élèves du lycée Dick Ukeiwë, à Dumbéa, qu’elle va poursuivre l’approfondissement de cette réflexion, avec une résidence en milieu scolaire. « Les lycéens vont pouvoir travailler aussi sur le texte, sur le personnage. Ils vont participer sous forme d’ateliers à la création, y compris sur le côté technique, scénographie, et sur le décor. »

Une large diffusion de la création

La soirée portes ouvertes, pensée comme une répétition générale, vise à recueillir les avis des spectateurs pour ajuster la mise en scène. Ce retour est très important pour l’artiste, qui désire réaliser un spectacle qui lui ressemble mais qui doit répondre aux attentes du public. La pièce, fondée sur une double lecture, nous interroge sur nos ressentis de spectateur face à un spectacle, mais aussi en tant qu’élève. De nombreuses représentations sont programmées, dont une à Bourail avec le Chapitô le 28 mai. À Nouméa, le Théâtre de Poche l’accueillera les 27, 28, 29, 30 juin et les 4, 5, 6, 7 juillet. Des séances scolaires sont également prévues.

Fil d'actualité

Valls voulait l’indépendance !

Le ministre des Outre-mer nous promettait une solution innovante...

Quand le chat s’en va, les souris le tancent

À peine monté dans l’avion le ramenant à Paris,...

Rencontre avec… Nicolas Metzdorf

Au sortir du « conclave » et de l’échec...

Les Calédoniens réagissent au blocage politique

Au marché de Nouméa, les habitants commentaient, hier matin,...

« Interdire toute action adverse »

En prévision du 13 mai, un an après le...

Newsletter

Inscrivez vous pour recevoir chaque semaine notre newsletter dans votre boîte de réception.

Valls voulait l’indépendance !

Le ministre des Outre-mer nous promettait une solution innovante et intelligente. Finalement, et semble-t-il de son propre chef, il a mis sur la table...

Quand le chat s’en va, les souris le tancent

À peine monté dans l’avion le ramenant à Paris, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a eu les oreilles qui ont sifflé. Turbulences ?...

Rencontre avec… Nicolas Metzdorf

Au sortir du « conclave » et de l’échec de Manuel Valls, nous avons fait le point avec Nicolas Metzdorf, membre de la délégation...