Pacte nickel : mieux reculer pour ne pas signer

La signature du pacte nickel n’interviendra pas avant la fin de ce mois, comme le réclamait le ministère de l’Économie et des Finances. La majorité indépendantiste au Congrès a fait en sorte de reporter le débat au 4 avril.

Théoriquement, le Congrès, convoqué en session extraordinaire par le gouvernement, devait se réunir ce jeudi 28 mars, pour habiliter ou non le président du gouvernement à signer le pacte nickel. Pour « préparer » cette séance, le Congrès avait convoqué lundi une commission plénière chargée d’examiner le texte. Et hier, le Congrès a officiellement fait savoir que « la première séance publique prévue initialement ce jeudi 28 mars à 8 heures 30 est annulée dans la mesure où la commission plénière du 25 mars n’a pas achevé ses travaux sur l’examen du projet de délibération (pacte nickel) ». Le projet de délibération sur le pacte nickel a été retiré de l’ordre du jour par le président du Congrès, Roch Wamytan, qui convoque les élus au 4 avril.

Quelles conséquences ?

Si le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s’en tient à ce qu’il a déclaré à la presse locale et nationale dont La voix du Caillou, la semaine dernière, la signature du pacte nickel devait intervenir avant la fin de ce mois, c’est-à-dire cette semaine. En repoussant la séance du Congrès à début avril, la majorité indépendantiste-Calédonie Ensemble-Éveil Océanien, lui adresse en quelque sorte une fin de non-recevoir. Le ministère acceptera-t-il ce nouveau report de quelques jours, ou décidera-t-il que les délais sont dépassés ? C’est toute la question. « Ma conviction forte est que, soit on se met tous d’accord, déclarait Bruno Le Maire, on travaille tous dans la même direction, on se rassemble et dans ce cas-là, il y a un avenir pour la filière nickel en Nouvelle-Calédonie. Soit, nous nous divisons et, dans ce cas, je pense que ça sera infiniment plus difficile ». Rappelant que le pacte nickel avait été discuté, négocié, conçu selon des principes, le ministre soulignait que ces principes étaient « documentés, économiquement solides et financièrement nécessaires », et que dans ces conditions, « si nous nous écartons de ces principes, ajoute le ministre, nous allons nous retrouver face un mur financier que ni l’État ni les autorités locales ne pourront franchir ».

Il pourrait y avoir également des suites politiques à la non signature du pacte. Dans un courrier en date de lundi dernier, adressé au Collectif Agissons solidaires, Louis Mapou écrivait, « s’agissant du pacte nickel, je vous confirme que le gouvernement collégial de la Nouvelle-Calédonie, dans son ensemble, est favorable à sa signature. Tous les efforts sont faits pour avoir le soutien de l’ensemble des forces politiques au Congrès de la Nouvelle- Calédonie ». Visiblement, il n’a pas été entendu par son camp. Or lors de la conférence de presse qu’il a donné lundi, le président du gouvernement laissait entendre qu’en cas de non-signature du pacte, il en tirerait toutes les conséquences. Une démission serait-elle l’une de ces conséquences ?

Les réactions

A Paris ce soir pour nous, le député Metzdorf tiendra une conférence de presse « pour réaffirmer notre soutien à Bruno Le Maire et à l’État, qui œuvrent pour le bien-être de tous les Calédoniens ». Nicolas Metzdorf qui ajoute, « cette crise économique survient parallèlement à la révision constitutionnelle en cours d’examen au Sénat. Dans ce contexte, les acteurs calédoniens indépendantistes utilisent la signature du Pacte Nickel comme levier politique, cherchant à influencer l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Face à cette situation critique, la signature du Pacte Nickel se présente comme la seule issue viable pour la Nouvelle-Calédonie ».

« Que va t’il se passer maintenant? », se demande Sonia Backès. « Roch Wamytan a décidé hier de retirer le pacte de l’ordre du jour de la séance publique de jeudi, écrit-elle. Le pacte ne sera donc pas signé, comme demandé par Bruno Le Maire, à la fin du mois. La SLN est donc en sursis, et les investisseurs potentiels pour l’Usine du Sud vont se poser la question de savoir s’ils continuent ou pas. Quant à ceux du Nord, à part des Chinois, qui n’ont d’autres intérêts que la colonisation économique de la NC, il n’y aura pas d’investisseur dans ces conditions, puisqu’il n’y a plus aucun intérêt économique au rachat de KNS sans le pacte et la possibilité d’exporter ». Et la présidente de la province Sud de demander aux Calédoniens de se mobiliser dans les prochains jours, car, écrit-elle, « concrètement c’est l’effondrement économique de la Calédonie qui se joue en ce moment ».

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