Un peu plus d’un an après les émeutes de mai 2024, et quelque six mois après la « réouverture totale » de la RP1, le président de l’association Citoyen Mondorien fait le point sur la situation des habitants du Mont-Dore Sud, et plus largement de sa commune. Florent Perrin estime que la problématique de Saint-Louis devrait figurer au programme des discussions institutionnelles.
LVDC : La route provinciale qui traverse la tribu de Saint-Louis a été totalement rouverte à la circulation en février dernier, même si l’on sait qu’il y a encore des caillassages sur la voie. Quel est aujourd’hui l’état d’esprit des résidents qui doivent traverser la zone ? Se sentent-ils en sécurité ?
Florent Perrin : Il faut savoir que la RP1 n’est pas tout à fait rouverte. De cela, la population n’est pas vraiment au courant. Les verrous sont toujours en place, et des gendarmes sont présents en permanence à Thabor et Rocheliane, aux côtés de trois Centaures. Le dispositif de barrières oblige à ralentir, et la nuit il faut passer en convoi à partir de 20 h : parfois on doit attendre un bon quart d’heure, le temps qu’on soit à 10 voitures. Nous sommes nombreux à avoir pris le parti de passer de toute façon, mais la circulation n’est pas libérée à 100 % et il y a clairement des habitants du Mont-Dore Sud qui hésitent à prendre la route, et choisissent de limiter leurs déplacements. Et oui, il y a toujours des caillassages, mais ils visaient ces derniers temps surtout les forces de l’ordre. Ceux qui ne veulent plus du tout faire la traversée de Saint-Louis, ce sont les gens du Grand Nouméa. Ils ont carrément fait une croix dessus. La fréquentation du parc de la Rivière-Bleue s’en ressent d’ailleurs fortement.
LVDC : De nombreux faits de cambriolages ont été relatés ces dernières semaines sur les réseaux sociaux : peut-on parler d’une recrudescence de la délinquance sur la commune et plus particulièrement sur la zone du Mont-Dore Sud ?
F.P. : Mais la délinquance n’a jamais cessé depuis les émeutes ! Bien sûr, le contexte social actuel, avec des personnes qui ne travaillent plus et n’ont donc plus de rémunération, vient accentuer la problématique. Oui, les cambriolages sont plus nombreux en ce moment. Mais il ne faut pas non plus mettre de côté les consignes politiques qui sous-tendent ces actions, et que l’on voit transparaître sur les réseaux sociaux. J’ai lu et entendu tant de fois « t’es blanc, t’es pas chez toi ». C’est un harcèlement permanent, presque une forme d’oppression, destinée à faire partir les gens. Malheureusement, ça fonctionne.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Propos recueillis par Isabelle Peltier