La Nouvelle-Calédonie a été le théâtre d’un incident grave, une bagarre entre deux lycéens dont l’un était armé d’un couteau et qui aurait pu se finir en drame. Ce genre de fait-divers, encore peu fréquent sur le Caillou heureusement, l’est hélas en Métropole, où, depuis fin mars, 186 couteaux ont été retrouvés sur des collégiens ou lycéens au cours de 6000 fouilles. Les politiques et la justice n’ayant guère de réponse en matière de lutte contre la délinquance, ne voulant surtout pas promouvoir la répression, le problème semble insoluble. Mais que dire de l’Éducation nationale ? La ministre Elisabeth Borne vient de signer un hallucinant décret qui prévoit que chaque élève portant une arme sera systématiquement traduit devant le conseil de discipline de son établissement ! Parce que non seulement ça n’était pas le cas avant, mais surtout aucune poursuite judiciaire (sauf en cas de meurtre bien sûr), n’est envisagée ! Jusqu’à ce décret, la convocation du conseil de discipline n’était possible qu’en cas d’agression physique du personnel. On marche sur la tête véritablement, et il y a lieu de désespérer de la volonté des uns et des autres à vouloir assurer la sécurité des Français. Et il en est de la lutte de la délinquance, de tant d’autres domaines. Mais comment voulez-vous que l’école redevienne le sanctuaire qu’elle était encore il y a quelques décennies ?
Claire Gaveau