Une semaine après la saisie de 2,5 tonnes de cocaïne sur le navire Dante, les sept membres d’équipage ont été mis en examen et écroués au Camp-Est dans la soirée de jeudi. Les autorités françaises considèrent qu’un « coup a été porté » au trafic international.
Une semaine après la saisie record, l’enquête entre dans une nouvelle dimension. Sept narcotrafiquants présumés, membres d’équipage du navire « Dante » à bord duquel 2,5 tonnes de cocaïne étaient cachées, ont été placés en détention provisoire au Camp-Est dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Nouméa. Ce nouveau volet de l’enquête, désormais piloté par un juge d’instruction, « vise à déterminer précisément le rôle de chacune des personnes mises en cause », a annoncé Yves Dupas, procureur de la République de Nouméa, au cours d’une conférence de presse organisée au Haut-commissariat, vendredi. Cinq narcotrafiquants présumés sont d’origine équatorienne, deux autres sont de nationalité portugaise, et « il convient de vérifier leurs antécédents judiciaires auprès de leur pays ». Les autorités se sont félicitées de cette opération d’envergure, qui a mobilisé les Forces armées de Nouvelle-Calédonie – la Marine nationale ayant intercepté le navire au large de l’archipel –, la direction territoriale de la police nationale (DTPN), la douane et le parquet. Cette mission inédite a « porté un coup au trafic international », a affirmé Anaïs Ait Mansour, directrice de cabinet du Haut-commissaire.
Une coopération entre les polices du Pacifique
L’Australie, où le prix du kilo de cocaïne est six fois plus cher qu’aux États-Unis, fait désormais figure d’eldorado pour les organisations criminelles. Si la Nouvelle-Calédonie n’est pas un marché intéressant pour la criminalité organisée, elle se situe au cœur des nouvelles routes empruntées par ces groupes internationaux. « On estime qu’environ 70 % de la cocaïne est transportée par voie maritime », observe Anaïs Ait Mansour. Pour tenter d’affaiblir les cartels latino-américains, « nous pouvons compter sur une coopération entre les polices des États du Pacifique Sud qui se renforce de plus en plus chaque année », se réjouit Marjorie Ghizoli, la directrice de la police nationale à Nouméa, louant « un dispositif hors norme et de haute sécurité » pour que l’arraisonnement du navire suspect et toute la phase d’enquête « se déroulent dans les meilleures conditions ». La cocaïne saisie, qui était dépourvue de produit de coupe (donc pure), a été détruite dans les fours de la SLN.
Jean-Alexis Gallien-Lamarche