Le 29 juin dernier, alors qu’elle rentrait chez elle après une journée de travail au Médipôle, une infirmière a été forcée de descendre de son véhicule par deux agresseurs qui ont pris la fuite avec. Le tribunal a prononcé des peines de prison ferme.
Longtemps, elle a pensé que son affaire ne serait jamais résolue. Il est 18h30, le 29 juin dernier, lorsque Mireille (le prénom a été modifié) rentre chez elle. Cette infirmière vient de passer une journée au bloc opératoire du Médipôle « à soigner tout le monde ». Un mois et demi après le déclenchement de l’insurrection kanak, le pays est au bord de tomber dans la guerre civile. Mireille, elle, continue de travailler dans des conditions périlleuses. Avec le souci de servir les autres. Mais ce soir-là, alors que la nuit est déjà tombée, elle voit des jeunes sortir brusquement de sous une guérite et lui faire de grands signes. Elle jette un bref coup d’œil dans le rétroviseur : elle est seule sur la route du col de la Pirogue. Les jeunes ont de quoi impressionner. Le visage masqué, ils portent des barres métalliques pour certains, de grosses pierres pour d’autres. Mireille ralentit, puis finit par s’arrêter. Elle ouvre la fenêtre de son véhicule. Un jeune lui ordonne de couper le contact. Une simple vérification, dit-il, pour s’assurer qu’elle ne transporte aucune arme à feu… La mère de famille lui montre sa carte d’infirmière, implore sa clémence. Cette prétendue fouille n’est évidemment qu’un prétexte. Lui et sa bande ont déjà en tête le coup d’après.
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche