Au dernier jour du procès de Philippe Gomès pour détournement de fonds publics concernant l’emploi de collaborateurs de cabinet wallisiens, ses avocats ont désossé le travail des juges d’instruction et pilonné les réquisitions pour tenter d’arracher une relaxe générale. Le jugement est attendu le 1er juillet.
C’était le dernier acte, sûrement le plus attendu. Après sept années d’information judiciaire, et au bout d’un dossier instruit au millimètre pendant quatre jours par la présidente du tribunal correctionnel de Nouméa Émilie Gaudin, il ne restait plus grand-chose de l’accusation de détournement de fonds publics qui pèse sur Philippe Gomès, leader de Calédonie ensemble, et les cinq autres prévenus (Philippe Michel, Martine Lagneau…). C’est ainsi dans un procès : ce qu’on pensait acquis la veille peut être chassé le lendemain. Il y avait de cela au moment où les débats se sont clôturés jeudi soir, au terme d’une après-midi entièrement consacrée aux plaidoiries des avocats de la défense qui ont mené un minutieux travail de déconstruction du dossier.
Chacun dans son style, les défenseurs ont mis en pièces l’accusation, qu’elle émane de l’ordonnance de renvoi des juges d’instruction ou des procureurs Yves Dupas et Fanny Philibert, qui avaient pourtant rendu un réquisitoire implacable et tranchant, lesquels avaient requis deux ans de prison ferme, cinq millions de francs d’amende et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de Philippe Gomès, décrit comme « le donneur d’ordres » d’un « système clientéliste » visant à « capter l’électorat wallisien et futunien » en faisant rémunérer une quarantaine de chefs coutumiers de la communauté « sans aucune contrepartie » et sur « les deniers publics » des collectivités de la province Sud et du Congrès. Un détournement « massif » évalué à 116 millions de francs par la province.
Des réquisitions « injustes »
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche