Imaginons qu’en 2007, une modification constitutionnelle gèle le droit de vote des habitants d’Arras, de Castres, d’Angoulême, de Valenciennes, de Bourg-en-Bresse… Leurs habitants ne pourraient pas voter aux élections départementales ou régionales. Il n’est pas difficile de penser que cette restriction, si tant est qu’elle fut imaginable, eut provoqué un tollé général et des manifestations à n’en plus finir, et que la révision constitutionnelle ne serait pas passée. Ça parait idiot ? Pourtant ces villes connues de Métropole (et bien d’autres) comptent chacune entre 42 000 et 43 000 habitants. C’est-à-dire le nombre de Calédoniens qui sont aujourd’hui privés d’un droit de vote total. Cette comparaison montre l’iniquité de la mesure qui, sur le territoire national, ne concerne que la Nouvelle-Calédonie, et son impossibilité à ce qu’elle perdure plus longtemps. Il convient en effet que le droit de vote puisse être le même et s’appliquer dans les mêmes conditions que l’on habite Dumbéa ou Bourg-en-Bresse. Comment les politiques nationaux ne peuvent-ils en être convaincus et fassent en sorte que l’on en revienne à la norme républicaine et démocratique ? Il n’y a pas eu d’accord pour les raisons que l’on connaît, cela ne doit pas empêcher le dégel du corps électoral.
Nicolas Vignoles