Finalement, Manuel Valls aura réussi là où le 13 mai a échoué. L’UC-CCAT voulait imposer l’indépendance par la violence et les destructions, Manuel Valls a failli faire triompher l’indépendance par l’accord. Il faudrait à ce sujet, que ceux qui se lamentent qu’un accord n’ait pas été conclu à Déva, qu’ils assument qu’ils étaient prêts à cautionner « la souveraineté dans la France », le doux, mais machiavélique synonyme d’indépendance association. L’accord à tout prix était une noble ambition, sauf à piétiner la conviction calédonienne que l’indépendance ne peut être une solution d’avenir. Répétons-le, et faisons en sorte que les plus pusillanimes d’entre nous s’en convainquent, que le plan Valls avait d’outré qu’il renonçait volontairement à la vertu démocratique du référendum. Or, le référendum c’est l’acte ultime de cette démocratie participative que d’aucuns réclament à grands cris comme la panacée à l’autoritarisme et au mépris des politiques pour le peuple. Aussi, si l’on acte que la voix du peuple, qui plus est si elle est sollicitée à trois reprises, doit être entendue et s’imposer même aux puissants, comment avaliser un plan qui fait fi de cette voix et la renie ? Valls a prédit le chaos dès lors que l’on n’acceptait pas sa « solution miracle », alors que c’est lui, en mettant la Calédonie sur l’orbite de l’indépendance association, qui vient de créer les conditions du malheur.
Nicolas Vignoles