Après la tentative, ratée, du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, de faire signer mercredi soir un accord d’indépendance-association pour la Calédonie, les réactions ont été rapides et nombreuses.
L’occasion était si tentante, il n’y a pas résisté. Un an après l’embrasement de la Calédonie, deux ans avant l’élection présidentielle, Manuel Valls, ancien Premier ministre à la soif de vaincre après une traversée du désert, espérait revenir à Paris, depuis Nouméa, en sauveur, l’homme qui aurait su mettre d’accord tout le monde, y compris ceux qui ne voulaient pas d’accord. En Conseil des ministres, il aurait affiché un sourire de satisfaction face aux collègues (Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin) ayant, avant lui, peiné là où il vient de triompher. Et pas grave s’il doit jouer les contorsionnistes, lui l’anti-indépendantiste en Catalogne (il est né à Barcelone) et donc pro-indépendance en Calédonie : ce n’est pas la première contradiction de sa carrière.
Ce scénario, rêvé par Manuel Valls et Eric Thiers (conseiller spécial du Premier ministre, François Bayrou), a viré au cauchemar jeudi : le numéro 3 du gouvernement français a concédé publiquement, visage fermé, que le projet d’indépendance-association qu’il porte a été rejeté par un bloc solide formé par Les Loyalistes et le Rassemblement, laissant ensuite entendre qu’on ne le reverra pas de si tôt sur le Caillou, lui qui est venu trois fois depuis février. Les négociations sur l’avenir (institutionnel, économique, etc.) de la Calédonie ont échoué : retour à la case départ.
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Anthony Fillet