Au sortir du « conclave » et de l’échec de Manuel Valls, nous avons fait le point avec Nicolas Metzdorf, membre de la délégation Loyalistes-Rassemblement à ces discussions.
La voix du Caillou : La question que beaucoup de gens se posent, c’est comment le ministre d’État, ministre des Outre-mer, a-t-il pu mettre sur la table un tel projet qui va aussi loin dans l’indépendance, avec les compétences régaliennes, la nationalité et le siège à l’ONU. Quel a été le moteur de Manuel Valls pour présenter un tel projet ?
Nicolas Metzdorf : On y réfléchit depuis le moment où Manuel Valls a posé son projet. Je crois qu’il ne faut pas aller chercher plus loin que c’était la conviction profonde de Manuel Valls pour la Nouvelle-Calédonie. Je crois que Manuel Valls s’est fondamentalement convaincu que la Nouvelle-Calédonie doit devenir un État indépendant qui s’associe avec la France. Ça veut dire que nous devenons un État qui possède l’ensemble des compétences de défense, de monnaie, de justice, et que nous décidons de les déléguer à la France. Le problème que ça nous pose, fondamentalement, c’est que ce qu’on délègue à la France, on peut toujours le reprendre. Manuel Valls, c’est quelqu’un qui considère que la France doit lâcher la Nouvelle-Calédonie, que c’est trop loin, que ça coûte trop cher, que c’est trop compliqué. On pouvait trouver là un jeu d’acteur, mais après quelques jours, la poussière est retombée, et je crois que c’était sa conviction profonde. Et ce n’est clairement pas notre ligne politique. Je pense qu’il a tenté un énième coup de poker, mais malheureusement pour lui, il n’a pas réussi. Stratégiquement, ça ne pouvait pas aboutir. On a beau tourner la chose dans tous les sens, ce projet ne pouvait pas aboutir, parce qu’on avait depuis très longtemps déjà signifié notre opposition à un tel projet.
LVDC : Manuel Valls semble vouloir faire du 13 mai l’an 1 de la Nouvelle-Calédonie. Que penser de ces nombreuses références au 13 mai ?
N.M. : C’est ce qui me choque le plus. Et Manuel Valls n’est pas le seul en France à penser ça. Il y a toute une ligne politique de gauche qui considère qu’en fait, une insurrection prévaut sur un résultat démocratique et sur un État de droit, et qu’en fait, le 13 mai annule trois scrutins successifs et le fait que, dans une société normale, la violence doit être condamnée. Je suis très inquiet pour la France, parce que c’est ce que l’on voit aussi en Métropole, cette déliquescence de l’État de droit et de la hiérarchie des normes. Donc je trouve que c’est très dangereux, à la fois pour nous, bien sûr, parce qu’on paye les conséquences du projet de Valls, et pour la France de manière générale. On doit condamner les violences et ceux qui les commettent, ceux qui ont été à la tête de ces exactions, et on ne discute pas avec ceux qui ont été chercher des pays opposés à la France pour déstabiliser la Nouvelle-Calédonie, on les met en prison. Et on trouve une solution pour que l’État de droit soit respecté dans la France. Aujourd’hui, Manuel Valls est le symbole d’une partie de cette France qui a une boussole qui indique le Sud.
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Propos recueillis par Nicolas Vignoles