Y aura-t-il un accord ou une déclaration du Sheraton et sur quelles bases ? C’est la question que, sans savoir ce qui se passe à Deva, on se pose tous. Sur les réseaux indépendantistes, particulièrement vrombissants ces derniers jours, on nous annonce l’avènement prochain de l’indépendance au terme de ces discussions. Prévisions sans doute alimentées par l’objectif que l’on prête à Manuel Valls d’une « association ». Des messages, souvent haineux, pour faire peur ou pour convaincre de l’inéluctabilité de l’indépendance ? Or, il n’y a pas moins inéluctable que cette idée-là. Pour s’en convaincre, il faut relire le Manifeste du Rassemblement pour la République de Jacques Lafleur, publié le 17 avril 1977, pour comprendre combien est ancienne et ancrée la force de la conviction et des fondamentaux que partagent les partisans du maintien dans la France. « L’indépendance pluriraciale n’est pas, ou pas encore, un thème d’action politique, est-il ainsi précisé. Néanmoins l’idée en est retenue par ceux-là même qui se déclarent peu convaincus des réelles bonnes intentions de la Métropole à l’égard du territoire. Pour nous, dont la fibre nationale est entière, une telle idée nous révolte et nous le maintiendrons même si notre acte de foi teinté de patriotisme peut prêter à sourire, à une époque où les valeurs morales sont singulièrement amoindries. Comment pourrait-on envisager sérieusement aujourd’hui de nous séparer de la France ? »
Nicolas Vignoles