Les vols ont eu lieu dans le secteur de La Foa, très tôt le matin du mardi 1er avril. Deux semaines plus tard, au tribunal correctionnel de Nouméa, les deux mis en cause, 19 et 27 ans, n’en menaient pas large face à leurs victimes : un gendarme, ému et colère contenue, et un artisan, désabusé et ouvertement remonté.
Le militaire cambriolé a été carré dans ses explications : en se levant le matin, il a vu la baie vitrée ouverte, trouvé un paquet de bonbons au chocolat par terre, a d’abord pensé que cela venait de sa femme, qui avait été réveillée dans la nuit car malade, puis a vite compris qu’il était sur une mauvaise piste, que lui et sa famille avaient été cambriolés pendant leur sommeil. « Qu’est-ce qu’il se serait passé si je m’étais levé » au moment où les deux voleurs étaient à l’intérieur ? Il pose la question, a peur de la réponse. « Je me dis que je serai peut-être de l’autre côté » dans cette salle d’audience. Autre interrogation, légitime : « qu’est-ce qu’il se serait passé » si sa femme et sa plus jeune fille avaient surpris les voleurs ? De cette intrusion nocturne, les deux prévenus en sont repartis avec, entre autres, une montre (seul objet retrouvé), des bijoux (certains avaient une valeur sentimentale inestimable), des cartes bancaires et deux ordinateurs (« j’ai vingt-quatre ans de gendarmerie qui sont dedans »), déplore la victime. Interrogé, l’un des mis en cause explique qu’il a « donné » le matériel informatique à un « cousin à Nakety », tribu de Canala. Les conséquences familiales sont importantes, confie le membre des forces de l’ordre, gros bras, la quarantaine : « ma fille de 10 ans ne veut plus dormir toute seule, et ma fille de 14 ans, qui est à l’internat », elle est profondément choquée car les intrus « sont allés dans sa chambre », fouillant dans ses effets personnels. « Je pense qu’il va falloir qu’on passe par un psychologue », dit-il, pour elles, pour sa compagne et pour lui-même.
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Anthony Fillet