« C’est avec une profonde tristesse et un profond respect que le Groupe d’Initiative de Bakou présente ses plus sincères condoléances à l’occasion du décès de Sa Sainteté le pape François ». Et bien non, on ne rêve pas. Le GIB, émanation du pouvoir azerbaïdjanais, à la tête d’un État musulman, et qui a mené quasiment une guerre de religion contre l’Arménie, plus ancienne nation chrétienne d’Europe, pleure la mort du chef de l’Église catholique. Mais la suite de ce message de condoléances nous explique pourquoi. Parce que pour le GIB, « le pape François a courageusement élevé la voix contre toutes les formes de colonialisme et de néocolonialisme ». Et le GIB de rappeler « son attachement aux valeurs qu’il a courageusement défendues : l’impératif de justice historique et l’éradication de toutes les formes de domination coloniale ». Ça n’est même plus de la provocation, c’est de l’insanité. Le 28 février 2024, le pape François a reçu à Rome le clergé catholique arménien, et prié avec lui pour le Haut-Karabagh, cette région annexée par l’Azerbaïdjan et dont la population souffre toujours de cette occupation. Et il lui a dit, « vous êtes une aube appelée à faire rayonner la prophétie chrétienne dans un monde qui préfère souvent les ténèbres de la haine, de la division, de la violence et de la vengeance ». Mais ça, le GIB n’en fait pas mention dans son message !
Nicolas Vignoles