Indispensables dans l’organisation du Médipôle et du système de soins, les infirmiers anesthésistes doivent composer, comme de nombreux autres professionnels de santé, avec un effectif grandement réduit depuis les émeutes du mois de mai. Ils tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme.
Une lettre pour « sensibiliser la population » Alors que les professionnels alertent à tour de rôle sur la situation du système de santé après l’éclatement de la crise insurrectionnelle, les infirmiers anesthésistes du Médipôle – communément appelés IADE dans le métier (lire encadré) – sortent également du silence. Une manière d’exprimer leurs inquiétudes et d’alerter le plus grand nombre sur ce qu’il se passe aujourd’hui dans les couloirs hospitaliers, alors que les départs s’enchaînent. Une hémorragie conséquente. Dramatique même. Et, évidemment, les infirmiers anesthésistes ne sont pas épargnés. « Depuis les émeutes, presque 45 % de l’équipe a quitté le territoire. Avec d’autres départs à venir, l’effectif va passer de quarante à vingt IADE », écrit l’auteur de ce courrier. Mais, derrière lui, c’est toute une équipe qui prend la parole.
Car les craintes, dorénavant, sont généralisées et partagées par tout le monde. Sous couvert d’anonymat, certains ont accepté de s’exprimer. « Il y a toujours eu du turnover. Mais, avant, on avait un noyau fixe sur lequel des gens venaient se rajouter, en CDD ou en détachement. Et parmi eux, certains décidaient de rester parce qu’ils adoraient la Calédonie. Mais aujourd’hui, le gros problème, c’est que plus personne ne vient. On n’a plus ce turnover », glisse Bruno*.
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* Prénom d’emprunt
Claire Gaveau