En temps de crise post-émeutes, il n’y a pas de bon ou de mauvais budget, il y a un budget avec ce que l’on peut. On peut crier, tempêter, hurler, pour sauver ce qui peut l’être de la Nouvelle-Calédonie, il n’y avait pas d’autres solutions que d’adopter ce budget 2025. C’est d’ailleurs ce qu’ont convenu, à leurs corps défendant, Calédonie Ensemble et Veylma Falaeo. Et comme un seul homme, sur une échelle allant des plus radicaux aux plus modérés, les indépendantistes ont voté contre. On cherche des raisons à ce vote qui, s’il avait été majoritaire, nous aurait fait définitivement basculer dans l’abîme. Dans la période, cette opposition est donc pour le moins signifiante d’une volonté et d’un état d’esprit. Le 13 mai ayant appauvri la Nouvelle-Calédonie, il faut peut-être poursuivre sur ce chemin par d’autres moyens, pour justifier que l’indépendance est bien la lutte contre les inégalités sociales. Plus il y aura d’inégalités, et mieux ça sera pour l’indépendance. Dans leur vision, l’indépendance se construit sans doute mieux sur des ruines désertées que sur un pays renaissant. Du coup, à Paris, va-t-on enfin finir par comprendre qu’en Nouvelle-Calédonie il n’y a pas les pour et les contre l’indépendance, mais qu’il y a aussi ceux qui veulent reconstruire et ceux qui ne le veulent pas ?
Nicolas Vignoles