À la province Sud, les débats budgétaires d’hier ont à nouveau porté sur le traitement financier des conséquences des émeutes. À l’opposition qui réclame des mesures sociales, la majorité Loyalistes-Rassemblement répond relance économique. Doit-on profiter des quelques excédents qui parfois surviennent, pour financer les aides sociales qu’il a fallu réexaminées, ou bien booster l’investissement au profit des entreprises de manière à récréer de l’activité, des emplois, de la consommation et des ressources fiscales? L’opposition fait le choix de la sébile, la province celui de l’investissement. Mais ce débat, qui montre les divergences de fond entre la pensée sociale d’un côté et le pragmatisme économique de l’autre, porte également en lui, et de manière profonde, les conséquences des exactions de la CCAT. Les émeutes du 13 mai, déclenchées, comme on l’a entendu, pour « libérer le peuple du joug colonial », n’ont finalement fait que d’appauvrir ce même peuple. Il y a en effet aujourd’hui une misère économique et sociale qui s’installe et se développe, et dont on craint qu’elle ne perdure, mais dans une économie en ruine qui réclame d’être relevée, ça n’est peut-être pas garantir un meilleur avenir que de financer des aides sociales sans être certain de leur durabilité.
Nicolas Vignoles