500 millions de subvention exceptionnelle, plus 846 millions d’aide impayée, c’est ce que la Direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) réclame aux institutions. Faute de quoi, ça sera la cessation de paiement à la fin du mois d’avril, et la plus grande incertitude pour les 1 000 enseignants, les 12 000 élèves et les personnels qui les accompagnent et les encadrent. Cela fait des années maintenant que l’enseignement privé calédonien, protestant comme catholique, est en proie à des difficultés financières qui en font un quasi-moribond. De la même manière, ces dix ou quinze dernières années, les institutions ont injecté ce qu’il était possible de faire. Mais à l’évidence cette fois, on est au bout du bout et se pose donc à nouveau la question : la Calédonie peut-elle se passer d’un enseignement privé qui fait consubstantiellement parti de son histoire ? Dans l’absolu, il faudrait donc convenir que cet enseignement privé, en crise depuis des lustres mais qui a joué pleinement son rôle, est arrivé au bout de son histoire. L’ASEE* et la FELP*, l’enseignement protestant en redressement judiciaire depuis 2017, bénéficient d’un accompagnement sur dix ans du gouvernement, c’était la solution pour les sauver. À défaut de pouvoir soutenir la DDEC financièrement, en raison de la situation que nous subissons, il faudra se montrer là-aussi inventif pour la sauver.
Nicolas Vignoles
* ASEE : Alliance scolaire de l’enseignement évangélique ;
* FELP : Fédération de l’enseignement libre protestant.