Représentant du ministère public, avocate du prévenu, magistrate et victime sont unanimes : un drame a été évité de peu en début de semaine dernière à Koutio. Reconnu coupable de vol avec violence, Lorenzo B. retourne au Camp-Est, deux mois après en être sorti.
Vendredi après-midi, trois jours après les faits, l’agresseur et sa victime se sont à nouveau fait face. Le décor, cette fois : une salle de tribunal, aux issues surveillées par les forces de l’ordre. Dans laquelle le premier, 23 ans, élancé et touffe de cheveux tutoyant les sommets, doit baisser la tête pour y pénétrer sans se cogner. Le second, 71 ans, n’a pas ce problème : pas plus épais, il a les cheveux bien plus courts, est moins grand et surtout voûté. Avant l’incident, il n’avait pas besoin d’une canne en forme de trépied pour avancer. Désormais, oui : il emprunte celle de sa femme, lourdement handicapée. Exceptionnellement, il est autorisé à témoigner à la barre en étant assis sur une chaise. Sans avocat, il a parlé. Beaucoup. Pas étonnant : il a toute sa tête donc des souvenirs précis, et il a été choqué. Classe, il s’excuse, d’entrée, d’avoir, pour accompagner son polo jaune, seulement un short et des sandales : la douleur, toujours vive, l’empêche d’enfiler un pantalon et des chaussures.
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Anthony Fillet