Le silence comme explication de la violence

Un homme de 23 ans est accusé d’avoir tué, à coups de pied dans la tête, un septuagénaire en octobre 2022 à Rivière-Salée. Face à la justice hier, il s’est montré économe en mots. Il encourt trente ans de réclusion criminelle. Verdict attendu ce mardi en fin de journée.

« On juge un homme, on ne juge pas qu’un acte. » La présidente de la cour d’assises, Zouaouia Magherbi, tente d’infléchir la position de l’accusé, de le faire parler. « Qui êtes-vous, monsieur ?» Elle obtient un succès proche du néant. « C’est désespérant de voir à quel point vous êtes mutique », soupire la magistrate. L’homme face à elle, tatouages sur le visage et sur le bras gauche, touffe de cheveux bien dessinée et polo vert fermé jusqu’au dernier bouton, quitte à ce que ça lui serre le cou, baisse parfois les yeux, mais pas toujours. Quand la présidente lui pose une question, il regarde régulièrement en sa direction. On s’attend alors à une réponse, tout du moins on l’espère : il semble réfléchir et, après des silences de plusieurs secondes, paraissant des minutes, ne dit rien. Et quand une phrase vient enfin, elle est courte, souvent à peine audible.

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Anthony Fillet

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