Début janvier, quelques jours après le premier féminicide de l’année, survenu à Yaté après un différend conjugal, le procureur de la République s’était inquiété de voir « une augmentation sensible des procédures de violences intrafamiliales, depuis la levée des mesures de restrictions de vente d’alcool et du couvre-feu ». La réalité est belle et bien visible dans les allées du tribunal. Pour cela, il suffit d’assister aux audiences correctionnelles où il n’est pas rare de voir les affaires de violences conjugales se succéder. Avec, à chaque fois, des histoires qui se ressemblent terriblement. Alcool, menaces, insultes, coups… Vendredi, un homme a été condamné à deux ans de prison alors que le ministère public a même évoqué une forme d’« esclavage ». Trois jours plus tôt, d’autres affaires ont rythmé la journée, dont une où la victime dénonçait également des faits de viols. C’est la triste réalité de ce pays. Une terre magnifique où de (trop) nombreuses femmes vivent quotidiennement dans un monde de terreur. Au milieu des combats politiques, les combats sociaux ne s’arrêtent pas. Et ne s’arrêteront jamais. Indépendance ou non.
Claire Gaveau