En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement est « collégial ». Inscrit dans l’Accord de Nouméa, ce principe régit le fonctionnement de l’exécutif calédonien. Mais concrètement, que signifie-t-il ? Et quelles sont ses limites ?
« Ils ont piétiné la collégialité », peut-on parfois entendre à propos des membres du gouvernement. Ou bien : « Ils se cachent derrière la collégialité ». Avec sa collégialité, conçue pour refléter la diversité des courants politiques du territoire, la Nouvelle-Calédonie incarne un exemple singulier de gouvernance politique, qui suscite néanmoins parfois des interrogations.
La proportionnelle, une spécificité calédonienne
Comme le stipule l’accord de Nouméa, « l’exécutif de la Nouvelle-Calédonie deviendra un gouvernement collégial, élu par le Congrès, responsable devant lui ». Ce qui rend inédite la collégialité en Nouvelle-Calédonie, c’est qu’elle repose sur l’élection des membres du gouvernement, de cinq à onze, au scrutin de liste à la représentation proportionnelle par le Congrès. Les listes sont présentées par les groupes politiques représentés dans l’hémicycle. Ils choisissent des personnalités membres ou non du Congrès. Le gouvernement représente donc sensiblement les mêmes tendances politiques que celles du Congrès. Une composition spécifique qui garantit que majorité et minorité se côtoient au sein de l’exécutif et participent aux décisions.
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Béryl Ziegler