Certes, chaque jour est différent : les combinaisons, multiples, sont infinies. Une mauvaise journée peut toutefois commencer ainsi : arriver devant son travail un peu après 5 h (il faisait encore nuit) et se retrouver bloquer par un… morceau de bois enfoncé dans la serrure de la grille protégeant l’immeuble. Malgré l’heure matinale, on n’était pas le premier sur le coup, mais le deuxième puisqu’à notre arrivée, un homme, souhaitant rentrer pour nettoyer le sol (on ne le remerciera jamais assez), était déjà en train de chercher une solution, lampe torche de son téléphone allumée pour tenter d’y voir plus clair dans cette sombre affaire. Une petite dizaine de minutes plus tard, après avoir vidé nos voitures à la recherche, en vain, d’un tournevis ou d’une perceuse, nous sommes parvenus à nos fins. La technique employée : enfoncer, tourner, souffler, puis recommencer… Nos outils de fortune : un trousseau de clés et un ancien badge plastifié (et non la pince, trop grosse, proposée par notre camarade). Notre ex-compagne doutera fortement de nous quand on lui assurera qu’on a réparé une serrure, de nuit, façon James Bond ou MacGyver… Notre mère, elle, ne posera aucune question et sera fière. Après tout, un fils serrurier est plus utile qu’un enfant journaliste. Reste une question, un mystère : qui s’est amusé à tester notre détermination à aller travailler un lundi matin ? Est-ce un hasard, ou est-ce que votre journal a une nouvelle fois été délibérément visé par un acte malveillant ? Ce ne serait pas le premier depuis le mois qui a précédé les émeutes de l’an passé.
Anthony Fillet