Une trentenaire comparaissait vendredi devant le tribunal correctionnel de Nouméa pour des excès de colère répétés et non maîtrisés sur ses deux enfants. Elle a été condamnée.
La première des quatre affaires jugées vendredi – trois autres ont été renvoyées à plus tard – a été la plus longue à traiter (environ deux heures), la plus chargée en émotions (les larmes de la prévenue perlaient encore sur le sol après son départ), la plus singulière aussi puisqu’à la barre devait se défendre une femme, 32 ans, habitant dans le Grand Nouméa, auxiliaire de vie dans un établissement pour personnes âgées.
Son professionnalisme n’est pas remis en cause. Ce qui l’est, et l’amène ce jour face à la justice, c’est l’éducation, trop souvent brutale, donnée à ses deux enfants. Il n’est pas ici question d’un fait isolé un jour d’extrême fatigue, mais de plusieurs, étalés sur une période allant du 1er février 2019 au 4 mai 2023, à Dumbéa. Son fils a encaissé les coups de ses 4 à ses 8 ans. Pour sa fille, ce fut de ses 5 à ses 10 ans, résume Fabienne Coupry, vice-procureure. «Des faits extrêmement graves, qui ont des conséquences physiques et mentales» : elle requiert quinze mois de prison, rappelant que la peine encourue peut aller jusqu’à cinq ans. « Le quantum est très élevé », s’oppose l’avocate de la mise en cause : Me Claire Bernard « veut qu’il soit ramené à de plus justes proportions ».
Après délibération, le tribunal a condamné la mère de famille à dix mois de prison avec un sursis probatoire d’une durée de deux ans. À cette sanction s’ajoutent des obligations : travailler, suivre des soins psychologiques, participer à un stage de parentalité, payer les sommes dues au Trésor Public. Le retrait de l’autorité parentale n’a pas été demandé par le parquet, pas plus qu’il n’a été prononcé par le tribunal. La maman, qui n’a plus revu ses enfants depuis la plainte déposée par son ex-compagnon il y a bientôt deux ans, pourra les reprendre dans ses bras… mais pas tout de suite, pas comme ça. Juge, vice-procureure et avocate lui demandent de saisir un juge aux affaires familiales. Lui, ensuite, examinera le dossier et statuera sur les modalités.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Anthony Fillet